Strasbourg : un numéro d'appel unique pour les demandeurs d'emploi et les employeurs dans l’hôtellerie-restauration

Depuis le 18 octobre, des demandeurs d'emploi dans l’hôtellerie-restauration, et des professionnels qui veulent recruter, peuvent téléphoner à un numéro unique pour être mis en relation. Un dispositif destiné à répondre à la pénurie de main-d’œuvre du secteur, et à lutter contre la précarité.

Vous cherchez du travail, et êtes tentés par la restauration, que vous ayiez de l'expérience, ou non ? Vous êtes hôtelier-restaurateur et avez urgemment besoin de main-d'oeuvre ? Ce nouveau numéro d’appel unique, le 03 69 31 84 51, mis en place depuis lundi 18 octobre, est pour vous. Seule condition: vous situer dans le secteur de l’Eurométropole de Strasbourg.

A l’autre bout de la ligne, vous tombez sur des professionnels "qui connaissent les dispositifs, et ont un regard assez précis sur les offres et les demandes" assure Véronique Siegel, membre du bureau de l'Umih 67 (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie du Bas-Rhin). Leur objectif : effectuer une analyse fine des demandes et besoins de chaque interlocuteur, afin de pouvoir le mettre rapidement en relation avec une personne qui pourrait répondre à ses attentes.

Le fruit d’un partenariat entre trois instances

L’Umih 67 est l’une des trois instances qui portent et co-financent ce dispositif. Les deux autres sont la CEA (Collectivité européenne d’Alsace) et Pôle Emploi. En effet, toutes trois ont des objectifs concomitants. L'Umih veut aider ses membres dans leurs démarches de recrutement. Pôle Emploi, faciliter le retour à l’emploi des demandeurs. Et la CEA, quant à elle, accompagne les bénéficiaires du RSA (Revenu de solidarité active) dans leur parcours de réinsertion professionnelle.

Dans les questions sociales et de l'emploi, pour avancer, c'est une question de partenariat.

Fatima Jenn, vice-présidente de la CEA

Or, "dans les questions sociales et de l’emploi, pour avancer, c’est une question de partenariat" explique Fatima Jenn, vice-présidente de la CEA, en charge de la solidarité, et l’une des chevilles ouvrières du projet. "Nous avons donc décidé de nous rassembler." - "Le monde a changé, nous devons aussi changer de méthode" renchérit Véronique Siegel. "Et donc, mettre différents partenaires autour d’une table pour trouver des solutions qui ne peuvent qu'être bénéfiques pour tous."

Le numéro unique, un avantage pour tous

L’intérêt de ce numéro unique ? "Il évite à l’employeur de poster quinze offres d’emploi différentes" explique la représentante de l’Umih. "Et il évite au demandeur d’emploi d’envoyer cinquante CV." Un gain de temps et d’énergie indéniable. D’autant plus s’il s’agit de bénéficiaires du RSA, "un public souvent fragile", rappelle Fatima Jenn.  

Ce dispositif devrait donc pouvoir largement bénéficier à tous. C'est du moins le souhait des trois partenaires. Bénéficier à la restauration, tout d'abord, qui peine à recruter depuis des années, "victime d’un déficit d’image, d’une confusion entre service et servitude, même si la profession a beaucoup évolué" affirme Véronique Siegel.

Cette situation s’est encore amplifiée avec la crise sanitaire, des établissements qui ont dû rester longtemps fermés, et des salariés découragés qui ont changé de voie. Aujourd’hui, dans le Bas-Rhin, il y a, selon Véronique Siegel, "37% d’offres d’emploi dans la restauration de plus qu’en 2019." Autrement dit, le secteur a besoin de beaucoup, beaucoup de main d'oeuvre. Et vite.  

Dans la restauration, on réussit à insérer ceux qui arrivent avec de faibles compétences.

Véronique Siegel, membre du bureau de l'Umih 67

Mais, parallèlement, "on est une profession avec un véritable ascenseur social" assure encore la représentante de l’Umih, qui explique : "La restauration, le plus souvent, ce sont de petites entreprises à dimension humaine, permettant d’accompagner les gens. On réussit donc à insérer ceux qui arrivent avec de faibles qualifications."

Les personnes intéressées, mais qui n’ont jamais travaillé dans la restauration, ne doivent donc pas hésiter à appeler le numéro unique. D'autant plus que la CEA, de son côté, pourra les aider à leur mettre le pied à l'étrier. "Si un bénéficiaire du RSA est motivé, mais manque de compétences, la CEA pourra financer sa formation" promet Fatima Jenn. "Ou une formation courte, à la carte, s’il s’agit simplement d’une remise à niveau."

L’expérimentation commence par l’Eurométropole

Depuis le 18 octobre, et au moins jusqu’à la fin de l’année 2021, le numéro unique ne concerne que l’Eurométropole. Un choix délibéré des trois partenaires, car ce secteur est celui qui se prête le mieux à cette expérimentation. En effet, c’est ici que se concentre la moitié des bénéficiaires bas-rhinois du RSA. "Et c’est aussi à Strasbourg qu’on trouve le plus d’emplois dans la restauration" ajoute Véronique Siegel. 

Début 2022, ce sera le temps du bilan. Que tous les acteurs espèrent positif. "On espère vraiment que c’est le début, la première marche d’une collaboration avec les collectivités, pour permettre d’insérer durablement de futurs professionnels dans nos métiers", souhaite Véronique Siegel. "Si on voit que ça marche bien, si les retours sont concluants, on pourra décider de prolonger l’expérience, et peut-être de l’étendre à toute l’Alsace" se réjouit Fatima Jenn. Ou du moins à ses principaux bassins d'emploi, Colmar et Mulhouse. Et, pourquoi pas, à l'Allemagne proche. 

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