L’extension de la ligne D du tramway va entrainer la supression de la ligne 21, le bus que des milliers de Strasbourgeois empruntaient chaque jour pour se rendre à Kehl. Le bus 21 effectue cette semaine ses derniers allers-retours. La fin d’une époque.
Les usagers sont agglutinés devant la porte du bus, il y a des poussettes et des sacs dans l'allée centrale et plus un siège libre. C'est un jour de petite affluence sur la ligne 21. D'ordinaire, les corps sont compressés tout au long des quatre kilomètres et demi de cette ligne entre l'Est strasbourgeois et la ville de Kehl. Cette passagère préfère normalement voyager le matin de bonheur, "après neuf heures, c'est la catastrophe, c'est noir de monde", assure t-elle.
C'est la seule ligne de bus entre la France et l'Allemagne et, ce n'est un secret pour personne, certains articles sont moins chers Outre-Rhin. Le passager du bus 21 est donc avant tout un consommateur de produits germaniques. Ce couple croisé ce jeudi va acheter "du vin, de la saucisse et surtout des petits pains". Cette passagère, elle, regrettera le bus qu'elle trouve avant tout plus "convivial" que le tram car dans le bus "il y a toujours une petite conversation avec le chauffeur" qui sera désormais impossible dans le tramway.
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La ligne 21 était l'une des plus fréquentées du réseau, mais aussi l'une des plus anciennes. Le 21 traversait déjà le Rhin avant que l'Europe de Schengen ne devienne une réalité. "Il fallait montrer les papiers", se souvient cette passagère encore mineure à l'époque, "il fallait montrer l'attestation des parents" pour passer la frontière, c'était assez stricte et il n'y avait que deux bus par heure". Un autre temps !
Dès samedi, ce sera un tram tous les quarts d'heures vers Kehl. Le temps de trajet est réduit de moitié et surtout il y aura le confort avec deux fois plus de places que dans ce bon vieux bus 21.