Université de Strasbourg : des examens reportés et la faculté de physique débloquée par les CRS

L’assemblée générale des "étudiantes et étudiants en lutte" de l’université de Strasbourg a voté ce jeudi à 11 heures l’occupation de la faculté de physique. Les CRS ont fait évacuer le bâtiment vers 18h30.

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[Article mis à jour à 18h30 avec ajout du paragraphe sur l'intervention des CRS]

La faculté de physique de l’université de Strasbourg "sera occupée de jour comme de nuit", ont annoncé les étudiants en lutte ce jeudi. Le vote s’est fait au cours de l’assemblée générale à 11 heures, dans un amphithéâtre de la faculté. Celle-ci devait avoir lieu devant le Patio, où tous les examens avaient été préventivement délocalisés. Mais au dernier moment, les étudiantes et étudiants, une centaine, se sont précipité(e)s vers la faculté de physique. La sécurité de l’université a été prise de cours. Un fourgon de police est arrivé au même moment, et s’est stationné devant la faculté. Les occupantes et occupants avaient immédiatement commencé leurs premiers préparatifs pour soutenir un assaut.

Mais l'assaut a eu lieu, et il a été rapide. Les CRS sont finalement intervenus vers 18h30. Ils ont évité les portes lourdement barricadées en passant par les sous-sols, et ils ont évacué sans violence les étudiants qui voulaient occuper le bâtiment. 

Les "étudiantes et étudiants en lutte" étaient sur la brèche dès 7 heures ce jeudi matin pour bloquer le Patio et l’Institut Le Bel. Mais pour ce dernier, ils rapportent que la sécurité aurait reçu des ordres, et qu’elle les a "violemment chargés". À cause de ce maillage d’agents de sécurité empêchant toute entrée dans le bâtiment, même à celles et ceux muni(e)s de leur carte étudiante, les salles d'examens sont demeurées inaccessibles. Une enseignante s’est même plainte que c’était "l’université qui empêchait ses étudiants de passer leurs examens".

Des examens reportés

Si la situation avait été anticipée pour le Patio, en raison du rôle central de ce bâtiment dans la contestation étudiante, il n’en a pas été de même pour l’Institut Le Bel. Les examens qui y avaient lieu ont dû être reportés. Les étudiantes et étudiants de première année en lettres modernes font partie des étudiant(e)s concerné(e)s: quatre heures d’épreuves de littérature générale et comparée, qui auraient dû avoir lieu avant les vacances, sont à nouveau reportées pour lundi 7 mai.

Ce sera cette fois-ci sur le campus d’Illkirch, où l’administration est à peu près sûre de ne pas voir de blocages apparaître. Le concours du Centre universitaire d’enseignement du journalisme (Cuej) y avait par exemple été délocalisé la semaine dernière afin de s’assurer que les épreuves ne soient pas perturbées. En 2017, elles avaient eu lieu dans l’amphithéâtre Cavaillès… dans le Patio.


Mais la situation est dure à vivre pour certaines et certains. Parmi les étudiantes en lettres modernes citées plus haut, c’est le cas de Julie, qui voit son programme de révisions sans cesse perturbé. "Ça fait depuis début avril que tout change, c’est un stress qui s’ajoute au stress de base des examens." En plus, si le report des examens se poursuit, Julie ne pourra pas exercer son emploi étudiant qui démarre en mai.

Le problème est identique pour Cécile, dans la même promotion que Julie. "On révise sans trop réviser car on ne sait pas ce qu’il va arriver, on ne peut rien anticiper non plus..." Si elle n’a pas de problème avec son logement, qu’elle compte garder l’année prochaine, c’est moins le cas avec son emploi étudiant : elle était censée commencer à travailler la semaine dernière

Les cours et examens qui avaient lieu le matin dans la faculté de physique n’ont pas été perturbés. Ceux de l’après-midi ont pu se dérouler normalement pour la plupart. Les services de communication de la présidence de l'université, également hébergés dans ce bâtiment, ont aussi pu fonctionner normalement malgré l'occupation.

La tribune de l’assemblée générale. © Vincent Ballester, France 3 Alsace
Au cours de l’assemblée générale, celles et ceux présent(e)s sont notamment revenu(e)s sur la tentative de blocage de l’Institut Le Bel quelques heures auparavant, où des "violences inadmissibles" de la part de la sécurité ont été rapportées. Plusieurs étudiantes disent avoir été victimes d’"attouchements" : "ils m’ont mis les mains sous les cuisses !" L’un des étudiants rapporte qu’on l’a saisi à l’abdomen avec une telle force qu’il en a eu mal au ventre pendant deux heures.

Des discussions ont également eu lieu à propos de la loi ORE (orientation et réussite des étudiants), car certains des participantes et participants à l’assemblée générale n’étaient encore jamais venu(e)s. Une enseignante a notamment pris la parole : "On ne délivre plus des diplômes ; mais juste des connaissances pour améliorer votre employabilité !"

Les plans sont étudiés à la loupe pour savoir quels accès protéger. © Vincent Ballester, France 3 Alsace
L’assemblée générale a ensuite été suspendue pour permettre de préparer l’occupation dans les meilleures conditions possibles : un groupe se concentrait sur l’étude des locaux, un autre sur le ravitaillement, etc. La nuit devait être longue... jusqu'à ce que les CRS interviennent.
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