"La montée spectaculaire des actes antisémites nous effraye tous. Pour la communauté universitaire strasbourgeoise, il s'agit d'être à la tête du combat contre ce fléau abject" affirme le président de l'université Michel Deneken, dans un communiqué, en donnant plusieurs pistes de réflexion.
"L'Alsace reste historiquement une des régions de France où l'on compte le plus grand nombre de juifs ; mais c'est aussi la région de France où l'on compte le plus d'actes antisémites, notamment des profanations de cimetières" rappelle Michel Deneken, président de l'université de Strasbourg, qui s'interroge : "Comment vanter la dimension humaniste de notre université, et refuser de voir qu'il y a quelque chose de spécifique dans l'antisémitisme qui sévit en Alsace : les croix gammées et les slogans haineux en allemand sont des marqueurs qui doivent nous interroger." Selon lui, la communauté universitaires strasbourgeoise doit prendre la tête du combat contre ce fléau.Pour l'instant, il ne propose pas d'actions concrètes, ni la constitution de groupes de travail spécifiques. Mais donne des pistes de réflexion: "Selon le sociologue Michel Wieviorka, l'Alsace constitue un laboratoire original de l'antisémitisme contemporain ainsi que de l'islamophobie. Ne refusons pas un tel diagnostic (...) L'université est un lieu de recherche et de confrontation des savoirs."
Michel Deneken rappelle aussi avec force "la dimension humaniste et rhénane de notre université", socle de sa "dimension cosmopolite, hospitalière, plurilinguistique, européenne." Et de conclure : "On ne construit pas son identité, pas plus qu'on ne la trouve, dans la haine de l'autre (...) Dans l'aula du Palais universitaire (s'érige) la figure tutélaire de Marc Bloch. Cet intellectuel juif français, sacrifié sur l'autel de l'immonde bête antisémite reste notre boussole."