Ils sont 12 grimpeurs professionnels à travailler encordés pour tailler et entretenir les arbres de l’Eurométropole de Strasbourg. David Goesel exerce ce métier avec passion depuis 15 ans.
L’Eurométropole de Strasbourg compte 83 000 arbres identifiés. Cet impressionnant cheptel est entretenu par le service des espaces verts et de nature. David Goessel fait partie de la petite équipe des grimpeurs arboristes. Il intervient pour couper le bois mort des plus grands spécimens. La plupart d’entre eux ont poussé librement dans les parcs ou le long des cours d’eau. Le but est de conserver l’architecture naturelle de ces monuments végétaux tout en prévenant la chute de branches sur des passants ou des véhicules. Quant aux arbres qui bordent les rues de la ville, ils sont régulièrement taillés pour limiter leur ampleur.
En hiver, lorsque les feuilles sont tombées, la sève est descendue vers les racines. C’est le moment choisi pour tailler ou élaguer des arbres. Les coupes réalisées à ce moment cicatriseront avant le printemps. David Goesel est passionné par les arbres et la vie qui gravite tout autour, à l’aide de ses cordes et d’un baudrier il se hisse jusqu’au sommet des arbres pour ne couper que ce qui est nécessaire à l’aide d’une tronçonneuse ou d’une scie à main. Il dégaine l'une ou l'autre en fonction de la dimension des bois à couper.
La taille architecturée
La taille architecturée a pour vocation de contenir le développement de l’arbre. Une technique ancestrale dite en tête de chat crée un renflement à l’extrémité du morceau taillé. Chaque année des rejets reprennent au même endroit, cela facilite l’entretien. Le feuillage des platanes, érables ou tilleuls qu’on voit le long des rues se développe mais la ramure est contenue. Cette méthode permet d’adapter la végétation aux contraintes d’urbanisme. Les branches ne doivent pas entraver la circulation des véhicules, la signalisation doit rester visible. Le feuillage doit laisser passer de la lumière dans les appartements. La forme et la dimension des arbres doivent correspondre au projet des architectes qui ont imaginé les quartiers de la ville.
L'élagage de sécurité
Dans les parcs et le long des nombreux cours d’eau de la ville, la plupart des arbres grandissent librement. Certains d’entre eux ont plus d’un siècle, ils atteignent plusieurs dizaines de mètres, à leur sommet la vue est exceptionnelle. C’est dans ces arbres que l’aboriste préfère travailler. Seules les branches mortes sont coupées pour éviter qu’elles ne tombent sur un passant.
David les compare aux édifices de la ville. " Il s’agit de monuments végétaux, les gens les admirent comme un beau bâtiment. Chacun a son architecture et constitue un écosystème riche de champignons, insectes, oiseaux et mammifères. Tous ces organismes sont interdépendants. " Cela passionne David Goessel bien plus que les techniques d’escalade.
Depuis quelques années, l’amorce du changement climatique modifie la perception des arbres en ville. On connaît bien leurs capacités à conserver la fraîcheur, ils filtrent l’air et le sol. Des atouts qui en font nos alliés pour vivre mieux en ville.