VIDEO. Strasbourg : l’hôpital des nounours, un remède au syndrome de la blouse blanche

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Toute la semaine, une cinquantaine d’étudiants en médecine participe à l’Hôpital des nounours. Depuis 18 ans, cette opération consiste à organiser des consultations fictives pour soigner les doudous des petits. Une manière pédagogique et ludique de dédramatiser le milieu hospitalier. ©Yves Ledig / France télévisions

Du 20 au 24 mars, à Strasbourg, une cinquantaine d’étudiants en médecine participe à l’hôpital des nounours. Depuis 18 ans, cette opération consiste à organiser des consultations fictives pour soigner les doudous des petits. Une manière pédagogique et ludique de dédramatiser le milieu hospitalier.

Ils arrivent tous avec leurs doudous serrés sur leur cœur. Venus du Neudorf à Strasbourg, les élèves de grande section de maternelle de Sophie Favart viennent consulter à l’hôpital des nounours. Cet hôpital temporaire est installé au Forum, juste à côté de la faculté de médecine de Strasbourg.

Pendant une semaine, une cinquantaine d’étudiants en médecine, tous volontaires, reçoivent en consultation des enfants entre 3 et 6 ans avec leur ours en peluche et autre doudou. Les enfants se retrouvent ainsi dans le rôle des parents accompagnant leur petit chez le médecin.

L’idée de cette consultation un peu particulière est de permettre aux enfants d’appréhender en douceur un parcours de soin pédagogique et ludique avec son lot de blouses blanches et de piqûres toujours assez terrifiantes pour beaucoup.

En consultation chez le nounoursologue

Une barrette rose en forme de fleur accrochée dans les cheveux, Aria est arrivé avec Ninin, son doudou en tissu. Accueillie par une des nounoursologues, elle lui explique que Ninin s’est fait mal à la patte en glissant dans la baignoire.

La jeune étudiante en médecine remplit consciencieusement un carnet de santé sommaire : Ninin pèse 200 grammes, mesure 30 centimètres. "Pour voir ce qu’il a à sa patte, on va l’emmener faire une IRM", explique-t-elle d’une voix douce.

Nelson Gartiser, dans le rôle du radiologue, glisse le doudou dans une réplique en carton et papier aluminium de l’appareil de radiologie. Allant jusqu’à mimer le bruit de moteur de l’IRM, le jeune homme s’amuse : "Ils sont vraiment mignons donc on a envie de leur donner le goût à cela, de ne pas leur faire peur, de les mettre le plus à l’aise possible".

Ninin prend la direction du bloc opératoire où il va être endormi et soigné par Louise Paulus, étudiante en 2e année. Un petit bandage, une petite caresse pour le réveil et voilà Ninin qui retrouve les bras d’Aria soulagée : "On lui a mis un pansement et après, on lui a dit de se réveiller. Maintenant, il est guéri".

La maman du patient est rassurée et la jeune soignante est satisfaite : "Je trouve que c’est bien parce qu’en stage, on n’est pas forcément confronté à un public aussi jeune. C’est toujours enrichissant de faire passer un message selon lequel l’hôpital, c’est fait pour les soigner, leur faire du bien et qu’ils en sortiront en meilleure forme qu’ils n’y sont entrés".

Préparer le futur de chacun

Cette expérience originale et ludique, faite avec beaucoup de patience et de douceur, permet aux enfants de comprendre comment se déroule une prise de sang, une intervention chirurgicale, une séance chez le kinésithérapeute ou chez l’ostéopathe, sans oublier l’incontournable passage chez le dentiste.

Pour Sébastien Lachiche, étudiant en dentaire et bien conscient que sa spécialité bénéficie d’un léger déficit d’image, c’est l’occasion d’en faire la promotion : "J’ai plusieurs petits frères et donc le côté pédagogique avec les enfants, j’aime beaucoup. C’est le moment le plus adapté pour leur apprendre dès leur enfance que dentiste, c’est sympa !"

Cette façon de préparer l’avenir profite aux petits, mais aussi aux plus grands. Lise Cucchi, étudiante et organisatrice de cette semaine, reconnait que cette opération permet aux étudiants d’apprendre à interagir avec les enfants : "Il faut leur parler avec des mots qu’ils comprennent. Souvent, le problème, quand il s’agit d’enfants en bas âge, les médecins ont tendance à ne parler qu’aux parents. Les enfants sont fréquemment oubliés. Le but, c’est de pouvoir être capable de leur parler et de leur faire comprendre à peu près ce qu’ils ont afin qu’ils n’aient pas peur". 

Déjà 22 ans d’histoire

C’est en 2000 et en Allemagne qu’est lancée la première opération Teddy Bear Hospital. Très vite, l’initiative gagne de l’ampleur en Europe grâce à la Fédération internationale d’associations d’étudiants en médecine (IFMSA). En 2005, l’association des étudiants en médecine de Strasbourg s’en empare.

Cette année encore, à Strasbourg, ce seront plus d’une cinquantaine d’étudiants, toutes disciplines médicales et paramédicales confondues, qui se dévoueront le temps d’une demi-journée pour accueillir 250 enfants de 3 à 6 ans.

 

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