Une pharmacienne a permis l'interpellation d'un homme suspecté de violences conjugales, mardi 24 mai à Illkirch-Graffenstaden. La victime a réussi à la prévenir en glissant un petit morceau de papier avec le mot SOS.
Les faits se sont déroulés mardi 24 mai, à la pharmacie du Baggersee à Illkirch-Graffenstaden, au sud de Strasbourg. Une jeune femme enceinte s'y présente, peu avant 17 heures, accompagnée de son compagnon. Elle tend à une étudiante en pharmacie une ordonnance et parvient à y glisser un petit morceau de papier comportant le mot « SOS ».
Tasmine, l'étudiante en quatrième année, a alors un doute. "Elle est venue me voir pour savoir ce qu'il fallait qu'elle fasse", explique à nos confrères de France 2 la pharmacienne en charge de l'officine. Celle-ci se rend rapidement compte de la situation.
Elle fait en sorte de provoquer l’intervention de la police, relate la direction départementale de la sécurité publique du Bas-Rhin (DDSP) dans un communiqué. "C'est bien la première fois ce ça nous arrive, donc je me suis dit que j'allais appeler les pompiers ou les secours et je leur ai exposé le problème. Ils m'ont dit qu'ils allaient venir tout de suite et qu'il fallait garder les personnes le plus longtemps possible à l'officine. Après avoir appelé la police, je suis descendue pour me rendre compte et effectivement, elle nous cherchait du regard, c'était vraiment très insistant."
Violences verbales et menaces de mort
Un prétexte est trouvé. "On a dit qu'on avait un doute sur l'ordonnance, qu'on appelait l'hôpital. Cela nous a permis de nous concilier, qu'on soit toute d'accord sur la démarche à suivre. Il n'aurait pas oser passer derrière le comptoir".
La jeune femme, mise en sécurité "a commencé à être soulagé et a fondu en larmes. On l'a fait venir à l'arrière, elle s'est beaucoup excusée et a pleuré", poursuit Sabrina, une autre pharmacienne impliquée. "Elle était au courant que les pharmacies étaient des points relais pour les femmes victimes de violences, puisqu’elle nous a dit qu’elle avait oublié le mot de passe", ajoute la gérante.
Arrivées après une dizaine de minutes, les forces de l'ordre interpellent alors l'homme, qui est par la suite placé en garde à vue.
La victime, âgée de 36 ans, a fait part aux policiers des violences verbales et des menaces de mort "dont elle a été victime et pour lesquelles elle n’a pour l’heure jamais osé déposer plainte, selon la police. "Elle a également évoqué le contexte particulièrement compliqué de sa relation actuelle avec son conjoint, le tout dans un climat de séparation et de mariage de complaisance".
Un peu plus tôt, elle a aussi expliqué aux pharmaciennes "qu'il avait un contrôle sur elle, et lui avait pris ses clés. Elle ne pouvait même plus rentrer chez elle".
La DDSP a salué le professionnalisme et la réactivité de cette pharmacienne.
De source policière, la garde à vue du suspect, âgé de 30 ans, a été levée. Pour l'instant, les enquêteurs n'ont pas été en mesure de confirmer les dires de sa compagne.