A Kintzheim dans le Bas-Rhin, un photographe professionnel réalise des portraits de femmes atteintes d'un cancer du sein. Il en résultera une grande mosaïque pour Octobre rose.
Battantes, volontaires, fortes, magnifiques, les femmes qui posent devant l'objectif de Didier Patrat, le sont toutes. "Ces femmes dégagent une puissance énorme, on est vraiment impressionné face à elle. C’est génial de les photographier" reconnait le photographe professionnel de Kintzheim dans le Bas-Rhin.
Il a commencé son shooting avec des femmes atteintes de cancer du sein en début de l'été, dans son studio spécialement installé pour du portrait. Pour lancer ce shooting géant, à l'occasion d'Octobre rose, lui et son épouse, maquilleuse dans l'atelier, ont invité des amies atteintes de cancer du sein.
Leurs premières photos ont été partagées sur les réseaux sociaux pour inviter d'autres femmes touchées par le cancer, à venir témoigner en posant.
Petite mise en beauté avant shooting
Juste avant de passer devant l'objectif, les femmes peuvent, si elles le souhaitent passer à la mise en beauté par Jennifer, l'épouse de Didier. Un peu de maquillage et coiffage selon l'envie de chacune. Celles qui n'ont plus de cheveux peuvent choisir de porter une perruque. D'autres préfèrent poser sans.
"Pour toutes ces femmes, c'est une première, il a fallu les mettre en confiance et leur donner un sentiment de sécurité, pour poser partiellement nues devant un homme inconnu." explique le photographe. "Avec mon épouse nous leur avons proposé de se retrouver à plusieurs pour une ambiance plus conviviale."
Ces femmes participent au shooting pour prévenir les autres. "Depuis que je suis malade, j'aime défendre cette cause" explique Pascale, "pas pour faire du misérabilisme, mais pour mettre l'accent sur les possibles et dire qu'il y a toujours des possibles."
Natacha a appris qu'elle était touchée en avril dernier. Depuis, elle a déjà subi trois opérations et de la chimiothérapie. Pour elle le combat commence.
On est vivante, on se bat et on est toujours des femmes, même si on a eu des ablations
Natacha
Rachel, 47 ans, insiste sur l'importance du dépistage. "La prévention c’est important, si je n’avais pas fait faire la mammographie à 40 ans comme mon gynécologue l’avait préconisé, on ne l’aurait pas vu. Mon cancer était tout petit en taille, mais important en grade, donc c’est important de faire les contrôles gynécologiques et les mammographies."
D'ici le 1er octobre, Didier Patrat aura photographié une soixantaine de femmes. Il va les assembler en mosaïque sur une grande affiche qu'il espère voir diffuser dans les hôpitaux, les MJC (maisons de la jeunesse et de la culture) et sur les réseaux sociaux.
"Il n'y aura que les photos, ni commentaire, ni slogan, l'affiche devra parler par elle-même", précise-t-il. Lui-même a pris l'initiative de faire ces portraits, qu'il réalise bénévolement, parce qu'il a perdu sa mère d'un cancer du sein, détecté trop tard.