Les centres pris d'assaut par les automobilistes avant le durcissement du contrôle technique

Après six mois de sursis, les règles du contrôle technique vont finalement se durcir à partir du 1er juillet 2019. A Reims, Charleville, Troyes ou encore Saint-Dizier, les automobilistes se bousculent pour effectuer la révision de leur véhicule avant cette date butoir.

En décembre dernier, face aux manifestations des gilets jaunes, le gouvernement avait fait annoncer plusieurs mesures. Parmi elles, figurait le report de six mois des nouvelles modalités du contrôle technique pour les voitures. Une décision censée apaiser la colère des manifestants qui demandaient plus de pouvoir d'achat et notamment une baisse du prix du carburant.

Six mois plus tard, les gilets jaunes se font plus rares dans les rues le samedi. En revanche, dans les centres de contrôle technique, c'est tout le contraire. Alors que de nouvelles mesures de contrôle doivent entrer en vigueur le 1er juillet 2019. 
 

Sept à dix jours d'attente à Reims, Charleville et Troyes

Depuis plusieurs jours, les gérants de centres techniques sont débordés. Les demandes de rendez-vous se sont multipliées. "Les gens ont peur que leur voiture ne passe pas avec le nouveau contrôle", confie un gérant d'un centre de Reims. Le professionnel s'étonne de voir passer des clients de véhicules de moins de quatre ans anxieux. "Les gens paniquent, ils veulent tous venir maintenant, mais on ne peut pas tous les recevoir", ajoute-t-il. A Reims, Charleville et Troyes, il faut compter sept à dix jours d'attente.

Le délai d'attente est dû à la durée de la visite qui passe de 30 à 45 minutes, les professionnels appliquant déjà les critères des nouveaux contrôles, mais surtout à un manque de personnel. Les centres de contrôle technique ont du mal à embaucher. C'est le cas d'un indépendant installé dans la cité automobile de Reims. Actuellement, il contrôle une vingtaine de voitures par jour. 

Si je pouvais recruter un salarié en plus, je pourrais passer plus de voitures dans la journée et il y aurait moins d'attente
- Gauthier Grillot, gérant de l'entreprise CTA 51.


"Mais nous ne sommes pas assez pour répondre à la demande", renchérit t-il. Alors pour réduire les délais d'attente, l'entrepreneur rémois multiplie les heures supplémentaires.  
 
 

Deux semaines de délais à Saint-Dizier

Dans certaines communes comme Saint-Dizier (Haute-Marne), le délai pour obtenir un rendez-vous peut aller jusqu'à deux semaines. Le patron d'un centre indépendant se dit débordé et agacé. Son téléphone n'arrête pas de sonner. Le professionnel aurait souhaité que ces nouvelles mesures soient purement et simplement annulées. 

"Ça nous pose des problèmes avec les clients. Ils ne comprennent pas pourquoi, il y a deux ans leur véhicule est passé sans problème et aujourd'hui, on leur impose une contre-visite. On se fait engueuler", regrette t-il. 

L'entrepreneur bragard dénonce une décision politique qui selon lui "ne touchera que les propriétaires de véhicules diesels qui réalisent des trajets de 30km pour aller bosser". "On embête toujours les petits", s'indigne t-il.
 
Qui est concerné ? 
Seuls les propriétaires de voitures diesels sont visés par le nouveau dispositif. Il s'agit de vérifier la valeur de l'opacité des fumées de gazole, c'est-à-dire la quantité de particules émises par le pot d'échappement. Les moteurs homologués à partir de la norme Euro 4 (entrée en vigueur en janvier 2005 pour les nouveaux modèles et en janvier 2006 pour tous les véhicules homologués) devront passer la nouvelle épreuve.
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