Chardon Rouge : la dernière ligne droite

Il ne reste plus que 7 matchs à l'AS Nancy Lorraine pour s'extirper des profondeurs du classement et éviter de tomber en National. Didier Tholot est donc arrivé avec un sacré challenge à relever. L'ASNL va-t-elle trouver la ressource nécessaire à son sauvetage ?

Nostalgie, quand tu nous tiens...

Lorsque l'on suit -et supporte- un club, en l'occurence l'ASNL, depuis presque 50 ans, on a forcément vécu de belles, de très belles choses.

Mais également des moments beaucoup moins plaisants, de "mini-drames".
Des rencontres perdues d'un fil, des éliminations en Coupe, et même des relégations.

Il y a forcément des noms qui reviennent en mémoire : Woltrager, Dublin, Zénier, Chenevotot, Magiera, Vicq, Palka, puis la jeune génération du "lycée Papillon" : Jeannol, Rouyer, Rubio, Moutier, sans oublier bien sûr le plus illustre dont il n'est même pas nécessaire d'écrire le nom ici tant il est connu sur la planète...

 

Des moments dont les "anciens" se souviendront forcément...

Des moments qui vous marquent : le pénalty de Patrice Vicq qui tutoie la transversale contre l'OM, le "père la pendule" qui se chargeait de changer les chiffres sur le tableau de score, les milliers de supporters du match contre Saint-Etienne, la fracture du tibia du sedanais Alain Massenhove (j'ai encore en mémoire le bruit et le cri), le vendeur de paquets de cacahuètes (qui en portait d'ailleurs le surnom) si agile pour attraper les pièces lancées par les supporters et pour leur retourner le paquet d'arachides depuis la piste d'athlétisme avec une précision quasi millimétrée, le match agité contre le Paris Saint Germain d'alors, et l'arbitre Achille Verbecke, "Tatane" Redin, la Coupe de France et de la Ligue contre l'OGC Nice, Nancy qui une fin de saison en battant Lyon se croyait sauvé, (envahissement du terrain), puis relégué à la faveur d'un satané "bonus" qui fera beaucoup parler, les célèbres projecteurs rouges et blancs aujourd'hui disparus, et l'époque aussi où l'on pouvait librement circuler autour du terrain pour "changer de but" (bien entendu celui de l'adversaire) à la mi-temps, dans ce qu'on appelait à l'époque "les populaires"....

Et encore des noms : Castronovo, Raul Martinez, Flores, Umpierrez, Zavarov, Tarasiewicz,..

 

Un inventaire à la Prévert de la riche vie d'un club, un brin nostalgique, qui fait remonter à la surface tant de souvenirs.

 

Revenons à la réalité...

Avril 2018, la bulle est crevée.
Après une saison catastrophe en Ligue 1, une copie conforme est délivrée en cette saison de purgatoire.

Nancy se trouve à quelques pas du championnat de National, ce qu'on appelait alors la "troisième division".



Avec toutes les conséquences négatives que l'on devine : perte de droits télé, perte de public, perte d'attractivité pour les joueurs, moral en berne, budget en baisse.

Une descente serait synonyme de véritable cataclysme, d'autant que la DNCG (Direction Nationale du Contrôle de Gestion), peut en cas de budget difficile, venir alourdir la note...


Chacun sait la difficulté à "revenir" de National.
Plusieurs clubs de haut niveau en ont fait l'amère expérience, et pour certains autres, ce fût même un voyage sans retour.

Tholot, le sauveur ?

Pour tenter d'éviter le tsunami, le président Rousselot a fait venir Didier Tholot.

On connaît le joueur émérite. Moins le technicien.
Si ce n'est qu'il a bonne réputation, et une réputation de "sauveur", ayant évité le pire à certains clubs.

En tout cas, il ne pratique pas la langue de bois et avoue son franc parler, un langage "franc et direct".

Si direct qu'à peine arrivé, il secoue son équipe, la "Belle endormie".
Avec lui, il faudra suer à l'entraînement, qui ne sera qu'un apéritif par rapport au terrain.

Terrain qui sera réservé aux privilégiés, qui auront gagné leur place. Tout simplement.
Comme c'était encore la règle dans le football il y a quelques décennies. Nostalgie.

Cela suffira-t-il face à 7 derniers adversaires, tous aussi dangereux au vu de l'état actuel du groupe ??
Didier Tholot sera-t-il le nouveau "Zorro" de l'AS Nancy Lorraine  ?
On sait le technicien renard et rusé, mais arrivera-t-il à faire sa loi ?

Il est clair que le match de lundi, contre le RC Lens, à Lens, sera déterminant.
Par son résultat, bien sûr, mais également par l'état d'esprit manifesté par les joueurs.

Didier Tholot, l'homme à l'esprit sain, au caractère bien trempé et déterminé, saura-t-il inverser la tendance négative ?
Rien n'est moins sûr.

Toujours est-il que les joueurs ont non seulement leur destin, mais également celui du club, entre leurs pieds.
L'ASNL a 7 matchs pour effacer sa désormais image de "3 points faciles".

Il va falloir découvrir des guerriers.
Gagner des matchs : entre 3 et 4 sur les 7.

Mission impossible ?
L'avenir nous le dira.

Et comme disait Gérard Parentin... "Formidables supporters de l'ASNL, êtes vous là ?"

Si Patrice Vicq a fait le trajet footballeur puis avocat, Gérard Parentin a fait l'inverse : avocat puis speaker et président de l'ASNL.

Un Gérard Parentin habitué des prétoires, avec une faconde et une bonne humeur légendaires.
L'homme a également marqué, comme Claude Cuny et Jacques Rousselot, l'AS Nancy Lorraine de son empreinte.




Témoin sa répartie, désormais inscrite dans la légende et l'histoire du club "Formidables supporters de l'ASNL, êtes vous là ?".
Façon de motiver les troupes, même dans les moments difficiles.

Des supporters déçus

Après deux saisons particulièrement calamiteuses, les supporters manifestent un mécontentement évident, et normal.
Les défaites accumulées exacerbent les tensions. 

Depuis quelques rencontres, les banderoles affirment un "ras le bol" ambiant.

Aujourd'hui, un nouvel entraîneur tente une véritable "mission commando" pour tenter de sortir le club de la désastreuse ornière dans lequel il s'est enferré.



Il convient donc de l'aider et de lui donner une chance de réussir sa mission.
Porter cette équipe malade, lui ôter cette peur au ventre qui ne la quitte plus depuis plusieurs mois.

Il ne reste plus que 3 rencontres à Picot : Auxerre, Tours et Orléans.

Et ce n'est pas Gérard Parentin qui me contredira : dans un match des "retrouvailles" entre Pablo Correa et Nancy, plus que jamais, le public aura un rôle capital à jouer.

Alors, "Formidables supporters de l'ASNL, SEREZ VOUS LA ?".