Sur un trimestre comme sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi diminue dans le Grand Est. Une tendance similaire à celle observée au niveau national.
On comptait au deuxième trimestre 2022 241 120 demandeurs d'emploi sans activité dans la région Grand Est, selon des données diffusées ce mercredi 27 juillet par Pôle Emploi et la Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités du Grand Est.
Le chiffre est en diminution de -1,4% sur un trimestre, et de -15,6% sur un an. Au niveau national, la tendance est également à la baisse avec -0,6% sur un trimestre et -15,6% sur un an.
C'est dans le Haut-Rhin que le nombre de chômeurs en catégorie A* baisse le plus fortement sur un trimestre, avec -3,9%. La diminution la plus mesurée est constatée dans les Ardennes, où le nombre de demandeurs d'emploi reste quasi-stable sur un trimestre (-0,1%). Sur un an, la baisse est de -20,5% dans le Haut-Rhin, et de -8,2% dans les Ardennes.
"Le nombre de demandeurs d'emploi continue de diminuer !", s'est aussitôt félicité le ministre du Travail Olivier Dussopt, notant sur Twitter que le nombre d'inscrits en catégorie A, B et C "baisse sensiblement".
Pour l'économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) Mathieu Plane, "le marché du travail continue à résister plutôt pas mal", malgré la dégradation de la conjoncture économique sur fond de guerre en Ukraine.
Mais, "il y a quand même des signaux qui sont un peu moins positifs" : dans le flux de sorties des inscrits à Pôle emploi qui s'explique par les reprises d'emploi "il y a une forte baisse" (-14,2% en catégorie A, B et C) et "une partie non négligeable de la baisse du chômage s'explique par les cessations d'inscription" (45,5% des motifs de sortie de catégorie A, B et C, +6%).
Le gouvernement vise le plein-emploi pour 2027
"On voit qu'on a un scénario de tassement sur le marché du travail qui est en fait la reconnexion avec l'environnement macro-économique, car jusqu'à présent la surprise c'est qu'on avait plutôt un chômage qui baissait, beaucoup de créations d'emplois, avec une croissance qui se tassait", dit-il. "On est sur cet atterrissage, on commence à rentrer sur un plateau" en ce qui concerne le chômage, poursuit l'économiste.
L'exécutif s'est néanmoins fixé pour objectif d'arriver au plein emploi d'ici à 2027, ce qui implique un taux de chômage autour de 5%, contre 7,3% actuellement. Il compte notamment sur plusieurs "leviers" pour y arriver, dont la transformation de Pôle emploi en "France Travail", une forme de guichet unique pour mieux accompagner ceux qui ont vocation à retourner à l'emploi.
Il entend aussi "aller plus loin" sur la réforme de l'assurance chômage, avec une concertation sur sa gouvernance mais aussi via la modulation des indemnisations en fonction de la conjoncture, avec des règles "plus dures" quand le marché crée des emplois et "plus protectrices" quand il y a des difficultés, à l'image du modèle canadien.
Malgré ces "leviers", l'OFCE a mis en doute la semaine dernière l'objectif de plein emploi d'ici à 2027. L'organisme anticipe ainsi une hausse du taux de chômage à 8% en 2023 et 2024, avant une légère décrue en fin de quinquennat pour atteindre 7,5% en 2027.
*Les demandeurs d'emploi sont répartis en plusieurs catégories, selon leur situation. La catégorie A correspond aux inscrits tenus de rechercher un emploi, sans emploi. La catégorie B aux inscrits tenus de rechercher un emploi, en activité réduite courte. La catégorie C aux inscrits tenus de rechercher un emploi, en activité réduite longue. La catégorie D aux inscrits non tenus de rechercher un emploi, sans emploi. La catégorie E aux inscrits non tenus de rechercher un emploi, en emploi.