Coronavirus : la crainte d’une pénurie de vaccins contre la grippe

Depuis le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, mardi 13 octobre 2020, de nombreuses personnes se sont ruées dans les officines. La majorité des pharmacies lorraines ont écoulé leur premier stock.

 

Depuis une semaine, avec le lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, les Lorrains se sont rués dans les pharmacies. La majorité des officines ont écoulé leur premier stock. De quoi inquiéter les pharmaciens et les patients.
 


Alors que s’ouvre la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière, les personnes les plus vulnérables sont incitées à se faire vacciner. Le Ministère de la Santé souhaite "éviter au maximum une circulation simultanée du virus de la grippe et du Covid-19" et appelle ainsi à vacciner en priorité les soignants et les personnes à risque.
 

Je suis une personne fragile (…) cette année, je suis inquiet de ne pas trouver de vaccin

Pascal Colin, 62 ans, personne à risque


Pourtant, la demande de vaccin chez les personnes en bonne santé est déjà plus importante que les années précédentes. En quelques jours, les stocks sont presque écoulés. De quoi inquiéter les pharmaciens et les patients, comme Pascal Colin, 62 ans : "Je le fais chaque année car je suis une personne fragile, je le fais par précaution (…) cette année, je suis inquiet de ne pas trouver de vaccin". Venu pour se faire vacciner dans sa pharmacie habituelle située à Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), il va devoir trouver une autre officine. Ici, pour le prochain stock, il faudra attendre jusqu’à mi-novembre.
 

C’est la première année qu’on a une pénurie et ce dès le premier jour

Sophie Barbelet, pharmacienne et adjointe d’officine à Vandoeuvre-lès-Nancy

 

Dans cette pharmacie, 450 vaccins sont partis en une journée. D'habitude, il faut un mois. "C’est la première année qu’on a une pénurie et ce dès le premier jour. Les gens se sont tous précipités, vu qu’on en parle partout dans les médias", nous confie Sophie Barbelet, pharmacienne et adjointe d’officine à Vandoeuvre-lès-Nancy.
 

Même constat dans cette officine de Blénod-lès-Toul (54). "Le jour du lancement de la campagne de vaccination, nous avions déjà vendu 20% de notre stock de 400 vaccins. Une semaine après, il nous en reste seulement 40. Or notre prochain ravitaillement est en janvier", nous explique René Paulus, pharmacien meurthe-et-mosellan.
 

Un « effet Covid-19 »


Pour René Paulus, Président de l’Ordre des Pharmaciens du Grand-Est, l’explication est simple: "Il y a un effet Covid-19, les gens se sont un peu précipités. La communication anxiogène du gouvernement a fait que tout le monde s’est rué. Beaucoup de nos confrères n’ont plus de vaccins à distribuer. Nous sommes un peu inquiets mais il ne faut pas être alarmiste".
 

Je pense que l’État s’est laissé un peu déborder par la situation et que nous sommes en sous-dotation

René Paulus, Président de l’Ordre des Pharmaciens du Grand-Est


Pour pouvoir vacciner tous les Français qui le souhaitent et réapprovisionner du mieux possible les 21.000 pharmacies du pays, "le Ministère de la Santé va devoir penser à une stratégie différente", ajoute le pharmacien pour qui "la population doit savoir que les pharmaciens ne sont pas responsables de la situation". En France, cette année, les deux tiers des pharmacies ont commandé entre 10 et 20% de stocks supplémentaires. Insuffisant cependant, puisqu’au 16 octobre 2020, 70% d’entre elles avaient déjà épuisé 60% de leur stock.
 
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