Un jour avant leurs élèves, les profs ont fait leur rentrée à Mirecourt ce lundi 31 août. Une reprise dans une ambiance particulière. Entre plaisir de retrouver la classe et questionnements liés au contexte sanitaire.
De la joie et des questions. C’était l’état d’esprit de la cinquantaine de professeurs qui rentrait ce matin au collège Guy Dolmaire de Mirecourt dans les Vosges. Briefing sur les dernières mesures sanitaire mises à jour le 26 août 2020 mais sérénité affichée.
"L’envie l’emporte sur l’appréhension. Bien entendu la situation interroge mais le protocole sanitaire que nous avons reçu est précis", selon le principal Arnaud Denet.La rentrée doit être aussi normale que possible.
Ici, c’est le plaisir de se retrouver et de revoir les élèves qui domine.
Pour Celine Belma: "le contact avec les élèves a beaucoup manqué. On communiquait énormément sur les réseaux mais ce n’est pas pareil. On fait ce métier pour le lien."
"On a appris à fonctionner en mai et juin avec des mesures sanitaires beaucoup plus drastiques que cela. Il faut qu’on aille de l’avant et qu’on soit optimiste parce que si on y croit pas on va transmettre de l’inquiétude aux élèves et ce n’est pas ce qu’on veut", affirme Cyril Vincent, professeur d’EPS.
Le collègue de Mirecourt a fait le choix de fournir 2 masques lavables en tissu pour chacun des 545 élèves.
Les grandes inquiétudes des syndicats enseignants
Pour le secrétaire du syndicat enseignant SNES-FSU de l'académie Nancy-Metz, cette sérénité est loin d’être de mise. C’est même la colère qui domine."La distanciation sociale va être impossible à faire respecter notamment en Lorraine car la région perd une centaine de postes cette rentrée. Elle est impossible quand les effectifs sont aussi chargés qu’ils le sont aujourd’hui", expliquait Bruno Henry sur notre antenne.
Le syndicat déplore également qu’il n’y ait pas d’allégement de programmes prévus pour des élèves qui, pour la plupart, sont éloignés de l’école depuis plusieurs mois.
Une pétition des parents d’élèves
"On a pas tous les outils pour être serein", s’inquiète Christelle Carron, présidente de la FCPE de Moselle.La fédération de parents d’élèves a lancé une pétition en ligne pour réclamer des mesures d’urgence.
Ils demandent des effectifs d’enseignants supplémentaires pour démultiplier les classes mais aussi le renforcement des services médicaux et sociaux.
"Dans un tel contexte sanitaire, on a besoin de médecins scolaires, de psychologues, d’assistantes sociales. Dans certains lycées, les infirmières scolaires ne sont là qu’une journée par semaine".
Les parents d’élèves regrettent aussi que l’achat des masques soit à la charge des familles. Pour les familles nombreuses, dons certaines sont déjà fragilisées par la crise, le budget est conséquent.
"Ce n’est pas une fourniture scolaire, c’est un outil de lutte collective contre une maladie", enfonce Christelle Carron.
Et les tous-petits ?
Les mairies également sont sur le pont. A Ludres en Meurthe-et-Moselle, les élus ont fait le tour des écoles maternelles et élémentaires. Là-bas tout est prêt pour accueillir les petits. Juin a en quelque sorte servi de répétition.Les doudous apportés resteront à l’école. Un seul parent accepté pour accompagner uniquement les plus petits jusqu’à la porte de la classe.
La commune a fourni des masques et visières aux enseignants et un troisième service a été mis en place à la cantine pour que les enfants soient moins serrés.
Mais avec les maternelles, les angoisses sont d’un autre ordre. "C’est un peu frustrant parce qu’avec le masque, on ne peut pas leur sourire ni faire passer les émotions par le visage. En maternelle c’est quand même important", explique Karine Pinchard qui enseigne en moyenne et grande section.Consoler un enfant sans pouvoir le prendre dans ses bras et sans qu'il voie votre visage c'est compliqué.
Difficile également de les prendre dans les bras en cas de gros chagrin.