Les femmes gagnent en Allemagne un cinquième de moins que les hommes, un écart supérieur à la moyenne européenne mais nettement moins marqué dans l'ex-RDA qu'à l'ouest du pays, selon des chiffres publiés mercredi.
Le différentiel brut de salaire entre hommes et femmes atteignait 21% l'an dernier, selon l'Office fédéral des statistiques, un point de moins que l'année précédente, mais toujours au-dessus de la moyenne européenne, qui était de 16,5% en 2014 selon des données d'Eurostat. Depuis dix ans, l'écart en Allemagne n'a pratiquement pas bougé: en 2006 il était de 23%.
Dans les régions d'ex-RDA communiste, où, même 25 ans après la Réunification, les femmes travaillent toujours plus que celles de l'Ouest et plus souvent à temps plein, il est nettement moins élevé (8%) qu'à l'Ouest (23%). Les femmes allemandes sont plus souvent employées dans des secteurs et à des postes qui paient moins, et plus souvent à temps partiel, explique l'Office.
Le taux d'activité des femmes en Allemagne, longtemps à la traîne du fait de la prévalence de modèles familiaux traditionnels à l'Ouest et de structures de garde insuffisantes pour les petits, a beaucoup augmenté ces dernières années. Mais pour beaucoup de mères de famille le travail à temps partiel reste la norme.
Environ deux tiers de l'écart est imputable à ces différences structurelles, selon l'Office. Le dernier tiers, soit un écart de 7%, est la différence entre hommes et femmes à qualification et poste équivalent, une discrimination connue sous le nom de "gender pay gap". Selon les chiffres d'Eurostat c'est dans l'Union européenne la Slovénie qui affiche le différentiel hommes-femmes le moins important, et l'Estonie le plus élevé. Avec 15%, la France traite à cet égard mieux ses femmes que l'Allemagne.