En Alsace, les cinémas indépendants se développent mais se préparent à la montée en puissance de Netflix

Une bonne partie des cinémas indépendants alsaciens sont gérés par des particuliers, qui s'occupent aussi bien de la préparation du pop-corn que de la programmation. Et ces cinémas s'en sortent plutôt bien, même si l’arrivée de Netflix risque de compliquer les choses dans les années à venir.

L'histoire d'un cinéma indépendant tient souvent à une famille. Les Wernert à Haguenau, les Brasseur à Guebwiller, par exemple. Ils se transmettent le flambeau de génération en génération à la tête des établissements ou les dirigent ensemble. Derrière le comptoir pour servir le pop-corn, à la programmation ou à l’accueil des clients, ces patrons endossent plusieurs tabliers dans une même journée.

A Haguenau, Philippe Wernert gère le "Mégarex" avec sa soeur. Avant eux, leurs parents étaient déjà dans le monde du cinéma, leurs grands-parents aussi : ils tenaient à l'époque le "Rex" à Soufflenheim, puis le Victoria et l'Odéon au centre-ville d'Haguenau. Pour pouvoir rivaliser avec les structures des grands groupes, ils se sont déplacés à l'extérieur de la ville en 1999. Et le pari est réussi : le multiplex est passé en vingt ans de cinq à dix salles

Dans ces cinémas indépendants, les propriétaires choisissent eux-mêmes les films qu'ils mettent à l'affiche et le nombre de séances programmées chaque semaine. A Guebwiller par exemple, une large part est accordée aux films "art et essai", les cinéphiles peuvent également échanger avec Grégoire Brasseur, directeur d'exploitation, soit de vive voix soit à travers les réseaux sociaux pour lui suggérer des idées de films à diffuser. 

Une proximité qui plaît. Le "Florival" est passé d'une salle et 7.000 entrées en 2007 à cinq salles et 140.000 entrées aujourd'hui. Soit une multiplication par vingt de la fréquentation. 
 

Du cinéma, mais pas uniquement

A Haguenau, Philippe Wernert était conscient dès le départ que pour attirer, son multiplex devait proposer une expérience différente aux clients. Il a donc installé un bowling, des salles de jeu avec toutes sortes de machines électroniques, mais aussi des billards, et des salles où les matches de football du Racing Club de Strasbourg et de Ligue des champions sont diffusés. Certains, comme Angèle et son mari que nous avons rencontrés au "Mégarex", viennent même spécialement pour le bowling. Pas de cinéma donc, mais un moment convivial autour d'un verre et de quilles pour fêter leur anniversaire en famille. 
 


Comme le cinéma français dans son ensemble, qui a une nouvelle fois dépassé les 200 millions d'entrées en 2018, les cinémas indépendants d'Alsace se portent plutôt bien. Mais ils se méfient de la montée en puissance de Netflix, qui a par exemple déjà acheté "Mowgly" et "Roma", des films qui contrairement à ce qui étaient prévu, n'ont donc pas été diffusés au cinéma. 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité