Presque 90% des employés titulaire de France Bleu Sud Lorraine et 75% des journalistes à Metz sont en grève, ce mardi 18 juin, pour dénoncer le nouveau plan d’économie de 60 millions d’euros à radio France. Des centaines de postes seraient aussi menacés de suppression.
France Inter, France Culture, France Bleu… A l'appel de leurs six syndicats, les radios du service public sont en grève ce mardi 18 juin pour protester contre une nouvelle "stratégie d’entreprise". Selon eux, la direction, qui prévoit 60 millions d’euros d’économies sur trois ans, menacerait aussi de supprimer plusieurs centaines de postes.
A Nancy, France Bleu Sud Lorraine suit activement le mouvement avec une quinzaine de salariés en grève, soit presque 90% des effectifs (hors CDD et cadres). Les auditeurs doivent s'attendre à des perturbations sur l'antenne nancéienne jusqu'au moins 16 heures.
Sur France Bleu lorraine Nord à Metz, l'antenne est perturbée toute cette journée de mardi sur les rendez-vous d'information, mais le programme régional, lui, devrait être diffusé normalement de 16h à 19h.
Alors qu’un poste a déjà été supprimé cette année au sein de la radio locale, le représentant du Syndicat National des journalistes (SNJ) craint les conséquences d’éventuels licenciements: "Si la direction supprime un nouveau poste, je ne sais pas comment on va faire. On est déjà à l’os". Thierry Colin affirme ne pas comprendre pourquoi un tel plan intervient maintenant. "Des économies sont faites depuis cinq ans", et le bénéfice sur budget de Radio France est selon lui "à l’équilibre avec 7 millions de bénéfices".Entre 270 et 390 personnes risquent de perdre leur emploi.
- Thierry Colin, journaliste et responsable SNJ à France Bleu Sud Lorraine
"On a l’impression qu’ils veulent détruire le service public"
Selon le journaliste, si France Bleu devait tourner à effectif réduit, la radio locale perdrait alors ce qui fait son identité: la proximité avec les gens."On nous propose de réaliser moins de reportage, de faire des interviews par téléphone… En d’autres termes, de ne plus aller sur le terrain", regrette le responsable syndical.
Les employés de France Bleu craignent aussi une fusion avec France 3 en raison du plan de rapprochement entrepris depuis plusieurs mois entre les groupes France Télévisions et Radio France. "On nous demande de faire de la radio filmée avec France Télévision, ce qui est un travail supplémentaire pour nous", explique Thierry Colin, qui ne comprend pas comment les journalistes vont pouvoir être filmés et donc venir encore plus tôt, en plus de réaliser leurs sujets radio et d'écrire pour le web.Pour nous, le terrain, la proximité c’est primordial.
- Thierry Colin, journaliste
Si le plan d'économie annoncé par la direction est toujours d'actualité à la rentrée, l'antenne de France Bleu Sud Lorraine se dit prête à rentrer dans une grève illimitée.