Elias Moncado, 17 ans, a été choisi pour accompagner vendredi, avec son violon, l'arrivée et le départ des présidents français et allemand sur le site du Hartmannswillerkopf. Ce lycéen de Fribourg est habitué aux scènes internationales, mais se dit fier de participer à la cérémonie.
Né dans une famille de musiciens - sa maman est pianiste et violoncelliste, son papa chef d'orchestre, Elias Moncado a tenu son premier violon dans ces mains alors qu'il n'a que 4 ans. "Mes parents m'ont laissé choisir un instrument, et je ne voulais que celui-là : pour moi, c'est le plus proche de la voix humaine, il est parfait pour passer les émotions." Et de l'émotion, il y en aura lorsque les présidents français et allemand seront côte à côte, vendredi, pour inaugurer ensemble l'Historial de la Première Guerre mondiale, au Hartmannswillerkopf, sur les lieux même où se déroulèrent de nombreux combats entre 1914 et 1918.
Elias Moncado a commencé son apprentissage à la Müsik Hochschule de Fribourg, où il vit toujours. Mais son emploi du temps se partage depuis son plus jeune âge entre Berlin, où il suit l'enseignement de sa professeure de toujours, Latica Honda-Rosenberg, et Interlaken, où il est également encadré par un violoniste russe de renom, Zakhar Bron.
Elias Moncado a remporté de nombreux prix internationaux et donne des concerts partout dans le monde, au Maroc et en Italie dans les prochaines semaines, en Malaisie, dont est originaire sa maman, l'an prochain. Mais jouer L'Hymne à la Joie, de Beethoven, devant Emmanuel Macron et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, le remplit d'une grande fierté. Rencontre.
Comment avez-vous été choisi pour jouer ce morceau ?
Mon lycée (le lycée franco-allemand de Fribourg, où il est élève en terminale, NDLR) a été choisi pour participer à cet évènement, avec des élèves alsaciens aussi. Certains vont jouer des petites scènes de théâtre, et moi, comme je suis musicien, et que mes professeurs et mes camarades le savent, il a été décidé que je pourrais jouer du violon.
Qu'est-ce que cela représente de jouer sur ce site ?
C'est un honneur. Je sais que des soldats français et allemands se sont battus à cet endroit. Aujourd'hui, je suis tellement heureux de voir l'amitié entre ces deux pays. L'Hymne à la Joie est un morceau très positif, qui symbolise bien l'évolution de cette relation.
J'ai déjà joué l'an dernier à Berlin pour la venue du Premier ministre malaisien, ce qui signifie beaucoup pour moi puisque ma maman est Malaisienne. Je me suis aussi produit deux fois devant la reine du Liechtenstein. Mais là, je suis particulièrement fier et honoré. D'autant que je participe avec mes camarades du lycée, je suis content de jouer parmi eux. J'accompagnerai aussi leurs scènes de théâtre avec mon violon.
Comment vous êtes-vous préparé pour cet évènement ?
Pour être tout à fait honnête, je répète vraiment depuis lundi. Le protocole n'était jusque là pas totalement défini. Maintenant, je sais que je jouerai à l'arrivée et au départ des deux présidents, des Variations autour de l'Hymne à la Joie, que j'interprèterai de façon personnelle. Il y a la partition en elle-même, que je ne connaissais pas particulièrement, et les Variations que j'ai créé autour d'elle, et que je proposerai vendredi.
Je crois qu'il n'y a pas de plus belle langue universelle que la musique, pas de meilleurs mots pour passer l'émotion. Il y a eu beaucoup de tristesse sur ces champs de bataille. Je vais essayer d'être à la hauteur.
Pour mieux connaître Elias Moncado, voici un morceau qu'il interprète avec sa maman Mooi Moncado : L'Inverno, de Vivaldi.