La cour d'appel de Colmar a alourdi mardi à dix mois de prison la peine d'un Strasbourgeois condamné en janvier à six mois pour apologie du terrorisme sur internet, peu après l'attentat contre Charlie Hebdo.
Ce père de deux enfants, âgé de 30 ans au moment des faits, avait été condamné en janvier à six mois de prison ferme pour avoir relayé sur les réseaux sociaux une photographie montrant un fusil d'assaut posé sur le sol avec plusieurs munitions et une phrase manuscrite: "Bons baisers de Syrie, Bye Bye Charlie".
Le parquet avait fait appel de cette condamnation. L'avocat général a requis 12 à 18 mois de prison mais le prévenu a finalement écopé de dix mois, peine aménageable pour laquelle il sera convoqué par le juge d'application des peines.
"Il y a une sorte de paranoïa en France, où on assimile quasiment à du jihadisme des messages douteux sur les réseaux sociaux", a déploré auprès de l'AFP son avocat, Michaël Wacquez, qui a souligné que son client "n'était pas l'instigateur de la photo avec la kalachnikov".
Me Wacquez a souligné que son client avait été condamné "alors que nous étions sous le coup de l'indignation", peu après les événements de Charlie Hebdo, et qu'il s'agissait d'une des premières personnes jugées après l'adoption de la loi Cazeneuve de novembre 2014, qui permet de faire passer en comparution immédiate les faits d'apologie de terrorisme.
En première instance, le prévenu avait expliqué avoir récupéré la photo du fusil automatique sur son "fil d'actu Twitter" et l'avoir publiée sur sa page Facebook. Sur sa page, le trentenaire avait rajouté des propos tels que "Réveillez-vous mes frères, ça commence à partir en sucette, (...) Mettez-vous opérationnels pour défendre vos soeurs, vos femmes et vos mères, (...) Soyez une armée à vous tout seuls". (AFP)