En cette fin mars, des pêcheurs ont découvert plus de deux cents poissons morts, dans le canal de la Lauch, en face du port de plaisance de Colmar. Ont-ils été victime d'une pollution? Une enquête est ouverte pour déterminer la cause de cette hécatombe.
Des centaines de poissons morts, le ventre à l'air, c'est la triste découverte faite par des pêcheurs haut-rhinois en cette fin mars, à Colmar.
Habitués à surveiller l'état des cours d'eau, ils ont trouvé des cadavres de poissons flottant à la surface, en bordure du canal de la Lauch. Leurs premières observations remontent au 20 mars, mais depuis ils en trouvent régulièrement à l'agonie, comme c'était à nouveau le cas ce mercredi matin 30 mars.
Carlo Corsetti, pêcheur habitué des lieux raconte : "C'était dimanche, le 20 mars, on était quelques pêcheurs et on a trouvé des poissons morts sur environ un kilomètre en amont et un kilomètre en aval. Dix jours plus tard on en voit toujours encore en train de mourir et on ne sait pas pourquoi."
Ces poissons ont-ils été victime d'une pollution, d'une surchauffe de la température de l'eau, d'un manque d'oxygène? Les bateaux du port de plaisance voisin y sont-ils pour quelque chose?
Le phénomène intrigue d'autant plus que "dans le petit canal à côté ils se portent à merveille" explique le pêcheur.
Une enquête a été ouverte par l'office français de la biodiversité, la police de la pêche. De son côté, la fédération de pêche du Haut-Rhin a établi une fiche de signalement, une nouvelle procédure, mise en place l'été 2021, appelée "Démarche pollution".
"Les observations, les informations sont remontées par les pêcheurs, qui sont des lanceurs d'alerte." explique Ywen Namokel, responsable technique de la fédération de pêche du Haut-Rhin. "Toutes les informations sont rassemblées à la fédération, dans une base de données qui renseigne la localisation géographique des pollutions. Il est très important de garder une trace historique précise de ces événements."
L'objectif est d'accumuler du retour d'expérience et de former le réseau des bénévoles et des associations. La fédération veut aussi mettre en place une application de signalement des pollutions par smartphone, en association avec le Samu de l'environnement, avec lequel elle travaille sur ce programme.