Des jeunes déficients intellectuels remportent le premier prix d'un concours au festival de bande dessinée d'Angoulême

Huit jeunes participant à l'atelier d'Arts visuels de l'institut médico-éducatif de Colmar (Haut-Rhin) ont remporté le premier prix dans la catégorie des 13-20 ans au festival de bande dessinée d'Angoulême. La remise du prix aura lieu le 26 janvier.

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L’atelier d’Arts Visuels de l'IME (institut médico-éducatif) de Colmar vient de remporter le premier prix dans sa catégorie "IME 13-20 ans" au concours hippocampe du festival de bande dessinée d’Angoulême, festival parrainé par Frank Margerin. Les participants sont huit jeunes âgés de 13 à 20 ans, atteints de déficience intellectuelle, de nature autistique pour la plupart.

Le concours a nécessité près de quatre mois de travail en amont, de septembre à la mi-décembre, à raison de deux heures par semaine. "C'était rapide, il a fallu jeter les premières idées, arriver à construire un récit, un scénario, faire des petits story-boards, écrire une histoire, faire la recherche sur les animaux", confie Gino Fabro, éducateur spécialisé, qui encadre plusieurs ateliers d'art au sein de l'IME. Il s'agissait pour ce concours, où 1400 projets ont été remis par 3000 participants, de réaliser deux planches au format raisin sur un thème bien précis. "Celui inspiré de la simple phrase 'Chouette on y va', précise Gino Fabro, il fallait broder librement un récit autour de cette phrase".

Un travail sur le fond et la forme

Les jeunes, Erwan, Jules, Corentin, Cécilia, Mathis, Alexis, Abdel et Kélian, ont donc imaginé et mis en image une histoire autour de deux animaux, un fennec et une chouette. Ces deux animaux, mécontents de leur sort, décident de s'échapper de leur zoo. "Leur rêve de liberté c’est Venise et dans Venise ils sont invités à un carnaval masqué. La morale de cette histoire est 'pour vivre heureux vivons masqués', résume Gino Fabro.

L'éducateur anime les ateliers d'art depuis plusieurs années. L'objectif est de permettre aux jeunes d'exprimer leur créativité à travers un support. "J’ai constaté chez certaines personnes déficientes un besoin obsessionnel de s’exprimer. En dehors du résultat final c'est tout le processus qui mène à la bande dessinée ou à des toiles grand format qui importe". Un travail "acharné", mené avec sa collègue Alexandra Pellicia, professeure des écoles, qui semble porter ses fruits.

La remise des prix aura lieu le 26 janvier à Angoulême. Ils n'y seront pas physiquement pour des questions d'organisation mais l'évènement sera salué à sa juste valeur par une petite cérémonie avec la ville de Colmar. 

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