Les travaux de dépollution du site contaminé au lindane à Wintzenheim devraient débuter d'ici deux ans. Ils s'étaleront jusqu'en 2029 selon le planning défini lors de la réunion du comité de suivi présidé par le préfet du Haut-Rhin et à laquelle a participé le collectif des riverains le lundi 6 décembre.
Une réunion de comité de suivi du site PCUK à Wintzenheim s'est tenue en préfecture du Haut-Rhin, ce lundi 6 décembre, la deuxième du genre après celle de juillet. Outre les élus locaux, des représentants d'association étaient présents, notamment ceux du collectif des habitants du lotissement du Hohlandsbourg. Cette nouvelle association fédère quelque 140 habitants du lotissement situé en bordure de la zone polluée au lindane.
750 tonnes de résidus de lindane, un pesticide classé cancérogène, produit jusque dans les années 1970 par l'entreprise Ugine Kuhlmann (PCUK) à Huningue, sont enterrées sur le site (carte ci-dessous).
40 millions d'euros devraient être consacrés à la dépollution du terrain, soit le gros de l'enveloppe financière annoncée en janvier 2021 par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, pour dépolluer d'anciens sites industriels en Alsace. Le but étant d'éviter la contamination de la nappe phréatique par des infiltrations issues de la surface.
Déception chez les riverains
Selon Jean-Camille Uring, riverain et membre du collectif, la réunion n'a rien apporté de plus que la précédente, notamment sur les processus de dépollution envisageables. "Pour les riverains, c'est une déception. Les remarques que l'on peut faire ne sont pas prises en compte".
Les riverains ne seraient pas opposés au processus d'extraction mécanique mais se disent soucieux. "Aujourd'hui on ne voit pas d'analyse des risques ni des nuisances. Il faut éviter que le lindane, produit volatile toxique qui peut se répandre dans l'air, ne s'échappe. Il faudra éviter, également, le bruit des camions lors des travaux".
"On est sur une faille sismique en Alsace", fait remarquer par ailleurs un autre riverain et membre du collectif, Patrick Richardet. Un élément auquel il faut faire attention dans l'analyse des risques selon lui. "On propose une rhizosphère, c'est à dire un enrichissement du sol par les racines", solution alternative à l'extraction censée contourner le risque de mettre à nu le lindane.
D'autant que rien ne prouve, jusqu'à preuve du contraire, que le polluant serait contenu dans des fûts contrairement à ce qui est communément admis.
Un programme s'étalant sur huit ans
Des craintes légitimes dont il faudra tenir compte dans l'élaboration du calendrier. Car le planning présenté par la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) s'étale sur au moins huit ans. De quoi faire durer plusieurs années les nuisances que redoutent les riverains.
Appel d'offre au printemps 2022, phase préparatoire l'année suivante, (diagnostic de la pollution, nature du produit, cartographie de la zone, définition du processus d'élimination, etc.), passation des marchés, quatre années de travaux à partir de 2024 et pour finir vérification. Tout cela amène le calendrier jusqu'à l'horizon 2029-2030.
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