Insolite. Il collectionne et retape les Renault Safrane, "quand on est dedans, on est installé comme dans son salon"

A priori, ça n’est pas une voiture que l’on imagine collectionner. Mais depuis son adolescence, le Colmarien Olivier Bartzen, aujourd'hui 23 ans, est tombé en amour pour la Renault Safrane V6 Baccara. La fameuse voiture présidentielle de François Mitterrand et Jacques Chirac. Le modèle fête d’ailleurs ses 30 ans cette année.

Qu’est-ce qui a bien pu piquer le Colmarien Olivier Bartzen dans sa jeunesse, pour sacrifier tout son temps libre à la Renault Safrane V6 Baccara ? Une voiture de la génération de son père commercialisée entre 1992 et 2001, plutôt utilitaire et pas franchement dédiée à des collectionneurs. Olivier en a déjà possédé plus d’une trentaine et est l’heureux propriétaire de 13 spécimens, qu’il stocke à l’abri des regards dans un endroit tenu secret.

Cette passion automobile a naturellement conduit Olivier a en a faire son métier. Il est aujourd’hui responsable d’un atelier de mécanique dans un garage colmarien. Si le jour, il travaille sur les voitures des autres, le soir, c’est sur les siennes qu’il s’attelle. Car Olivier les achètent souvent pour une bouchée de pain, mais avec beaucoup de réparations à la clé. Pas de quoi lui faire peur. S’il en a acquise certaines juste pour les pièces, il tente dans la mesure du possible de redonner vie à un maximum d’entre elles. Mais qu’est-ce qui lui plait, précisément, chez cette voiture ?

Coup de foudre

La passion automobile, Olivier est tombé dedans tout petit, grâce à son père, chauffeur de bus, qui " bricolait " déjà des voitures. Comme il est issu d’une famille nombreuse, la famille avait besoin d’un grand véhicule. Longtemps, les Bartzen ont voyagé en Renault 21 mais quand elle a rendu l’âme, le père a voulu trouvé une Renault 21 Nevada, "comme dans les Tuche", précise Olivier. "C’est une voiture fiable, confortable et qui a de l’espace."

Cette voiture invite à voyager, elle est confortable, silencieuse, économique et relativement fiable.

Olivier Bartzen, collectionneur de Renault Safrane V6 Baccara

Il n’en trouve pas mais décide du coup de s’orienter vers la Renault Safrane, qui possède les mêmes qualités. On est en 2010, le papa d’Olivier en dégote une à Haguenau. "Moi je lui dis que je la trouve moche, je trouve ça laid", précise Olivier avant de s’y engouffrer pour partir en vacances en Bretagne et là…. Le coup de foudre.  A peine les fesses posées sur la banquette qu’Olivier devient tout chose. Une drôle d’impression qui ne le quittera plus. Un coup de foudre, un vrai !

"Quand on est dedans, il y a le ronron du moteur, on est installé comme dans son salon. Cette voiture invite à voyager, elle est confortable, silencieuse, économique et relativement fiable. On l’a acheté 155.000 km, aujourd’hui elle affiche 285.000 km au compteur et roule toujours sans pépin assez important." Bref, l’idéal automobile on vous dit. 

Renault Safrane V6 Baccara, une muse de luxe

Pour les non connaisseurs, autant le dire tout de suite, il y a Safrane et Safrane. La plus prestigieuse, après la biturbo, c’est la V6 Baccara. Olivier l’a découverte dans le film Le palais de saveurs, réalisé par Christian Vincent et sorti en 2012. L’histoire d’une cuisinière au service du président de la République qui roule en… Safrane V6 Baccara comme jadis François Mitterrand et Jacques Chirac. "Quand j’ai vu ce film je me suis dit pourquoi pas une Baccara. J’avais 14/15 ans, ça a fait naître ma vocation pour la mécanique automobile qui est devenu mon métier. Vers 16-17 ans, ma première paye a permis de financer la V6 Baccara et c’est un véhicule que j’avais acheté de l’ordre de 300 euros. Je l’ai réparé entièrement en un an et demi."

Le début d’une longue série, car en 10 ans, c’est pas moins de 34 Safrane qu’acquière Olivier, certaines juste pour les pièces, ou d’autres qu’on lui donne car les réparations sont trop chères.

Sa fierté à Olivier, c’est de se dire que certaines ont appartenu à des hommes importants, notamment à la direction de Renault Mulhouse. "Au moins 5 ou 6 ont permis de trimbaler des personnalités comme des préfets ou des grands patrons en région parisienne avant d’être revendus en occasion." Lui-même a déjà consacré près de 50.000 euros à cette passion en 10 ans et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. D’autres Safrane sur le marché lui font les yeux doux et il est toujours prêt à craquer.

Un virus contagieux, tout le monde l’a attrapé autour de lui, ses frères et sœurs et surtout son ami et collègue du garage, Anthony Donizetti. Ensemble, depuis trois ans, ils remettent en état les voitures de leur rêve.

Portes ouvertes pour les 30 ans de la Safrane

Parce que trente bougies, ça se fête, Olivier a décidé de réunir une trentaine de voitures appartenant à ses connaissances pour un week-end spécial Safrane, les 7 et 8 mai prochain au Garage Mauffrey, 26 rue des frères lumières à Colmar.

Les propriétaires des véhicules viennent pour certains d’Alsace, du Grand Est et même de Suisse. Ils ont entre 21 et 50 ans. Et oui, la Safrane a son fan club, ou plutôt son forum de passionnés sur les réseaux sociaux. Tous les curieux sont les bienvenus. L’objectif de cette manifestation est simple : "C’est de redorer le blason de ces voitures et leur redonner leurs lettres de noblesse, car les Renault ont mauvaise réputation et je trouve que c’est injustifié. Avec les Safrane, l’électronique était encore fiable et tenait dans le temps. Je regrette cette période, désormais révolue."

Un grand nostalgique Olivier, comme selon lui près de 10.000 personnes en France propriétaires de Safrane, qui se plaisent encore à rouler dans une berline des années 1990. Cette voiture a encore de beaux jours devant elle, même si "les interdictions de rouler pendent au nez", car dans les grandes villes, les vignettes 4 et 5 ne permettront bientôt plus de circuler. Certains feront alors le choix d’une carte grise collection pour se balader le week-end. Le revival de la Safrane, qui l’eût cru ?

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