C'était un symbole architectural de la ville haut-rhinoise : la tour de la cité administrative, 13 étages de béton, construite dans les années 1970. Un demi-siècle plus tard, ce bâtiment est désormais à contre-courant des préoccupations environnementales. Il va donc disparaitre, ouvrant de nouvelles perspectives à la ville.
La tour de la cité administrative était visible de loin, et de partout à Colmar. Normal. Construite, dans les années 1970 au sein de la cité Administrative, elle était le symbole architectural de l'Etat centralisateur. Mais les temps ont changé, et sa démolition va ouvrir de nouvelles perspectives, au sens propre du terme. En venant du nord, de Strasbourg par exemple, jusqu'à présent, on ne voyait que cette tour. Demain, on va redécouvrir une magnifique perspective sur la collégiale de Colmar" s'exclame Odile Ulrich Mallet, première adjointe au maire en charge de l'urbanisme.
Ouvrir. C'est le mot clé. La cité administrative connait depuis quatre ans déjà une transformation en profondeur, que la démolition de la tour vient parachever. L'idée, c'est d'ouvrir, réorganiser l'espace pour un plus grand confort des usagers. À Colmar, l'opération va couter 32 millions d'euros, mais au bout du compte, elle permettra à l'Etat de faire des économies.
Lancé en 2020, le programme national de rénovation thermique des batiments publics de l'Etat est censé réduire de 69% la consommation énergétique, et de 72% les émissions de gaz à effet de serre. "La tour de la cité administrative est un marqueur des années 70, et de la façon de construire de ces années-là", explique Odile Ulrich Mallet.
La tour, vestige d'une époque révolue
Aujourd'hui, on détruit pour reconstruire différemment, avec d'autres normes et d'autres priorités. Le chantier de la cité administrative, démarré il y a trois ans, prévoit la réhabilitation de neuf bâtiments et la construction de trois autres. La démolition de la fameuse tour de 13 étages est l'ultime étape de ces travaux.
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Jeudi 21 août au matin, la croqueuse de béton a commencé à grignoter l'extrémité de l'immeuble, à 40 mètres de hauteur, et va poursuivre sa besogne durant trois longues semaines. "C'est une technique totalement maitrisée", dit Pierre Baehrel, directeur d'établissement d'Eiffage Construction dans le Haut-Rhin, qui précise "il faudra ensuite trois semaines supplémentaires pour évacuer les matériaux".
Et après ? Il ne restera plus rien de la tour. Seuls les sous-sols sont conservés. En surface, excepté un silo à vélo, l'espace sera végétalisé. Une impression d'espace retrouvé, et pourtant, l'ensemble du site de la cité administrative aura une capacité d'accueil de plus de 900 employés, contre 700 avant travaux.
