Une trentaine de funambules de l'extrême venus du monde entier se sont donné rendez-vous jusqu'au 9 juillet aux châteaux de Ribeauvillé (Haut-Rhin) pour disputer une manche de la coupe du monde de highline. Cent mètres à parcourir le plus vite possible sur une sangle large de deux centimètres et demi, frissons garantis.
Ils sont perchés à plus de 500 mètres d'altitude et à 250 mètres au-dessus de Ribeauvillé avec une vue imprenable sur les châteaux. Une trentaine d'athlètes venus des cinq continents participent jusqu'au 9 juillet à une manche de la coupe du monde de highline de vitesse.
Autrement dit, les participants vont parcourir le plus vite possible 100 mètres sur une sangle de deux centimètres et demi d'épaisseur, et tendue entre deux des châteaux de Ribeauvillé, au-dessus du vide donc.
"Ça fait très plaisir d'avoir pu réunir autant d'athlètes du monde entier, se réjouit Benoît Brume, organisateur de l'événement, champion du monde de la discipline et Alsacien d'origine, et comme la compétition se passe chez moi, ma grand-mère peut venir", lance-t-il avec un petit clin d'œil.
Il est vrai que cette pratique est encore confidentielle, pas de fédération française pour l'instant mais une fédération internationale. "Les compétitions sont très encadrées, précise Benoît Brume, nous avons un cahier des charges à respecter, la sécurité des participants et des sites que nous utilisons sont évidemment au cœur de l'organisation."
Pas question en effet de s'élancer sans harnais de sécurité et ligne de vie. Tomber durant la course n'est d'ailleurs pas éliminatoire mais se relever et repartir est très énergivore.
Vivre le moment présent intensément
Eugen Cepoi avait tellement à cœur de performer ce week-end qu'il s'est beaucoup entraîné. Hélas, le Français de 37 ans d'origine moldave, a dû déclarer forfait ce vendredi 7 juillet au matin, victime d'une fracture de fatigue au pied. "Oui, je suis déçu, en plus le site est magnifique, marcher entre ces deux châteaux, c'est incroyable!"
À la question pourquoi cette discipline, il répond sans détour, "quand on est sur la sangle, on vit le moment présent très intensément, on se crée un état mental dans lequel on ne pense quasi plus à rien. Et puis évidemment, il y a ce dépassement de soi". À tel point qu'Eugen Cepoi a décidé de démissionner de son poste d'ingénieur en informatique pour essayer de vivre de sa passion. "Objectif : créer des événements rémunérés et à côté battre des records !"
Place aux qualifications ce vendredi 7 juillet. Pas de duels, ils auront lieu demain, mais les athlètes auront deux courses pour faire le meilleur temps possible et se qualifier pour les phases finales. Sur la trentaine de concurrents, douze seront finalistes, huit hommes et quatre femmes.
Cette discipline existe depuis 30 ans environ, et commence à se faire connaître depuis 10 ans. Elle rassemble quelques milliers de pratiquants dans le monde. C'est un dérivé de la slackline, qui se pratique au sol, sur une sangle tendue entre deux arbres. Ces deux pratiques ne viennent pas du cirque mais plutôt des milieux de la montagne et de l'escalade.