Apprendre à réparer les objets du quotidien, "ça me rend malade de voir ce que les gens jettent"

À Saint-Louis (Haut-Rhin), une quinzaine de retraités tient un atelier dans lequel tout le monde est invité à réparer ses objets du quotidien, au lieu de les jeter. Mais les bénévoles regrettent que peu de personnes ne poussent leur porte.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Depuis 2018, l'Atelier de Saint-Louis veut éviter que les objets du quotidien endommagés ne finissent à la poubelle. Une quinzaine de bénévoles veut leur donner une seconde vie. Pour cela, ils apprennent les bons gestes aux habitants, encore trop peu nombreux.

Le lieu, qui dépend du centre socio-culturel de la ville, offre pourtant une belle surface (400 m²) et du matériel de qualité pour pouvoir donner un coup de neuf à des appareils qui en ont besoin. Un vélo, un fer à repasser, une perceuse... Tout passe entre les mains de ces retraités qui ont des compétences complémentaires, comme la menuiserie ou l'électronique. 

Les habitants des environs sont invités à se rendre à l'Atelier, où ils apprendront à réparer eux-mêmes leurs outils, avec l'aide des bénévoles : "Les jeunes doivent prendre l'habitude de venir chez nous, souffle Bernard Mislin, bénévole à l'Atelier. C'était ça le but initial de ce projet. Mais ça ne suit pas toujours... Il faut dire que le Covid n'a pas facilité les choses."

Malgré la faible affluence, les bénévoles ne demandent qu'à recevoir du monde : "Il faut que les gens reviennent. Nous sommes heureux de les recevoir, leur montrer nos compétences pour qu'ils sachent comment intervenir sur un appareil et ne pas le jeter!" 

La mission : réparer pour ne pas jeter

Car l'équipe constate que les consommateurs ont trop facilement le réflexe de mettre leur objet défectueux à la poubelle : "On l'entend dès le début des interventions, quand on nous dit 'Oh mais si vous n'y arrivez pas, ce n'est pas grave'. Il ne faut pas penser comme ça ! Nous voulons arriver à un diagnostic, avoir un résultat satisfaisant, et voir le plaisir des gens quand ils repartent avec un appareil qui fonctionne. Mais pour beaucoup, c'est bien plus facile de racheter que de réparer", continue le bénévole.

On dirait que les gens ont peur de venir et ils préfèrent racheter une perceuse toute neuve.

Robert Renckert

Bénévole à l'Atelier

"Ça me rend malade de voir que les gens jettent ça, peste Robert Renckert devant une perceuse à percussion retrouvée dans une décharge. Quand on sait le prix que ça vaut et que les gens ont peur de dépenser 20 ou 30 euros pour la réparer, ça me désole. Celle-là, elle vaut plusieurs centaines d'euros."

Acheter une batterie et quelques pièces suffit pourtant à redonner une seconde vie à l'outil : "Ça vaut le coup ! Mais je ne sais pas... On dirait que les gens ont peur de venir et ils préfèrent racheter une perceuse toute neuve. On va dire que c'est parce que les frontaliers, ils ont des sous!", ironise le retraité, pourtant plein d'enthousiasme et d'envie comme tous les bénévoles de l'Atelier.

L'équipe garde tout de même un petit espoir. Il s'appelle Gaétan. En bac pro menuiserie au lycée de Cernay, le jeune homme se rend dès qu'il le peut à l'Atelier : "Ici, il y a du matériel et des belles compétences ! La bonne humeur et l'entente, ça aide aussi", sourit-il alors qu'il s'affaire sur un porte-documents en bois.

"On est là pour apprendre aux jeunes comme on nous a appris ! Pour éviter de trouver le temps long, je bricole. Et avoir des jeunes comme ça, ça fait plaisir", ajoute Raymond Keller, menuisier à la retraite.

L'atelier se trouve dans l'ancienne caserne des pompiers de Saint-Louis, 2 place Georges Gissy (voir carte ci-dessous). Fermé pendant la période des fêtes, l'endroit rouvrira ses portes le mardi 3 janvier.

L'Atelier est ouvert tous les mercredis, ainsi que le samedi matin. Renseignements et inscription au 03.89.69.16.68 ou au 03.89.69.03.55.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information