Un camion-citerne s'est renversé, vendredi 8 avril, dans le col du Bonhomme déversant 19 tonnes de détergent. Après analyse, les ruisseaux alentours n'ont pas été impactés selon l'Office française de la biodiversité.
19 tonnes de détergent entrant dans la composition de produits ménagers se sont déversées dans les ruisseaux et ont infiltré les sols autour du col du Bonhomme (Haut-Rhin). L'accident s'est produit vendredi 8 avril, en début de matinée, et il aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour l'environnement. Visiblement le pire a été évité.
Frédéric Perrin, maire de la commune du Bonhomme (Haut-Rhin), vient de recevoir le rapport de l'Office français pour la biodiversité (OFB) qui n'observe "à ce jour aucune atteinte de la faune aquatique dans les ruisseaux".
Le constat est daté du 11 avril et stipule qu'il n'y a "aucun poisson mort sur la Weiss à Hachimette et sur la Béhine" et qu'il n'y a "aucune mortalité piscicole dans le ruisseau de la Goutte au Rupt". Les analystes poursuivent en indiquant "qu'aucune trace d'écoulement n'est visible, ni impact sur la végétation".
Une enquête judiciaire a été ouverte
A ce stade des constats, "ce fait divers est classé en catégorie "accident de la route". Pour le moment, l'élu ne porte donc pas plainte mais se réserve le droit de le faire si une pollution des eaux et ou des sols devait être découverte dans les prochains jours.
Rappelons que le camion-citerne d'où a coulé le produit chimique (Acusol 445N polymer) n'avait rien à faire dans le col. En transit, il aurait dû emprunter le tunnel Maurice Lemaire de Sainte-Marie-aux-Mines. Les gendarmes de Kaysersberg-Lapoutroie ont ouvert une enquête judiciaire.
"Les chauffeurs doivent payer 28 € pour le tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines, l’amende de 90 € encourue ne les dissuade donc pas" estime Frédéric Perrin qui compte près de 1.000 camions par jour dans sa commune. Un enfer vécu depuis des années par les habitants de la vallée de Kaysersberg.
Je me bats contre le comportement de certains chauffeurs et entreprises
Yves Tévonian, habitant du Bonhomme
Pour se concerter et discuter de la suite à donner à cette affaire, les habitants organisent une réunion mercredi 13 avril. "Nous ne sommes pas des écolos barbus qui ne pensent qu'à eux-mêmes, nous sommes des gens sérieux" lance Yves Tévonian, attristé par la situation qui dure depuis trop longtemps. Cet habitant et vice président du Collectif pour la sécurité et la tranquillité des axes vosgiens (Costav) aimerait que sa voix ainsi que toutes celles des citoyens de la vallée soit prise en compte.
Et au maire Frédéric Perrin de conclure : "nous allons interpeller le candidat Macron. Il faudrait une taxe poids lourds dans les cols vosgiens comme c'est le cas en plaine, une augmentation des amendes". Il a également demandé à la Collectivité européenne d'Alsace un comptage.
Lors de sa venue en Alsace, mardi 12 avril, Emmanuel Macron a été alerté sur le problème par Marie Paule Gay, maire d'Aubure et conseillère régionale. Il se dit favorable à une augmentation des amendes.