Industriel du tabac, homme politique, mais aussi mécène, Maurice Burrus est une personnalité alsacienne qui ne mâche pas ses mots. Installé à Sainte-Croix aux mines, petite commune toute proche de la frontière avec cette France qu’il aime tant, Maurice Burrus ne cache pas sa germanophobie.
A la fin de la guerre, Maurice Burrus bataille pour la reconnaissance des proscrits d’Alsace. Ces Alsaciens ont été condamnés à diverses peines par les autorités allemandes pendant le premier conflit mondial.
Maurice Burrus, industriel du tabac
Le cadre de vie de Maurice Burrus est loin d’être désagréable. Il habite dans le château construit par son père dans un style architectural très français.Le chef d’entreprise donne à partir de 1911 à la production de tabac familiale une orientation très française. Dans une Alsace allemande, Maurice Burrus fabrique des paquets de cigarettes avec des noms de marque sans équivoque : l’Algérienne, la Parisienne ou encore Versailles.
Condamné pour avoir traité un allemand de "sauvage"
Pendant la guerre, l’industriel se voit contraint de loger des officiers allemands au château. En 1916 dans une lettre écrite à sa sœur installée en Suisse, Maurice Burrus traite un officier allemand de « sauvage », déplorant les traces laissées après une fête bien arrosée.La lettre est interceptée et vaut une condamnation à une peine de 10 mois de prison à l’auteur, qui perd 30 kilos durant son séjour pénitentiaire.
Sources archives : Reproduction archives du Val d’Argent
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D’autres Alsaciens auront encore moins de chance, fusillés sans aucune forme de procès.
Dès 1919, Maurice Burrus cherchera à défendre les intérêts de ces victimes par la création de l’association des proscrits d’Alsace, en vue d’obtenir des indemnités compensatoires, des plaques en mémoire des proscrits seront également posées dans plusieurs communes.
La plupart sera détruite par les nazis pendant la seconde guerre mondiale.