Les souterrains, Stollen en allemand, étaient stratégiques pendant la Grande Guerre. Creusés à 5-6 mètres sous terre, ils étaient destinés à se déplacer sans être vu par l’ennemi, se protéger du mauvais temps et bien sûr se mettre à l’abri des bombardements.
Mais le 28 janvier 1917, le Ziegelrukenstollen, ce souterrain au sommet du Hartmannswillerkopf, est devenu le tombeau de soldats allemands, tués par un mortier tiré depuis leur propre camp
Ce jour-là, tout est prêt pour réaliser un coup de maître, autrement dit une incursion dans les lignes françaises.
Rassemblés dans le souterrain, près d’une centaine de soldats allemands sont mobilisés pour l’attaque. A 15 heures 30, 47 mortiers de tous calibres expédient leurs obus vers l’ennemi. Tous, sauf un : un mortier, dénommé Bruno, situé 300 mètres au bas de la pente, tire par erreur sur un stock d’obus entreposé à l’entrée de la galerie…
Des soldats fauchés avant l'attaque
Le bruit est terrible : on l’entend jusque dans la plaine. Le stock d’obus et le souterrain ont explosé, fauchant plusieurs dizaines de soldats prêts à se lancer à l'assaut.Les équipes de secours arrivées sur place essayent d’atteindre les blessés au fond de la galerie. Au milieu des gravats, 20 hommes sont dégagés dans un état grave, 4 plus légèrement touchés…
Un souffle mortel
Après plusieurs jours de dégagement, les corps de 4 officiers et 59 soldats sont retirés des décombres, tués par le souffle de l’explosion ou par les rochers qui se sont effondrés. 4 soldats manqueront à l’appel, leurs corps ne seront jamais retrouvés.
Sur le fronton, à l’entrée de la galerie, on peut encore lire aujourd’hui : Aux vaillants camarades tombés ici le 28 janvier 1917.