L'heure de la démolition a sonné pour le Relais des Roches au col de la Schlucht, à Stosswihr (Haut-Rhin). L'emblématique hôtel-restaurant construit à flanc de falaise était à l'abandon depuis sept ans. L'opération complexe devrait redonner toute sa place à la verdure en transformant le site en zone naturelle.
La vue exceptionnelle depuis les fenêtres du troisième étage n'aura pas suffi au Relais des Roches pour le sauver de la destruction. Construit à flanc de falaise, cet hôtel-restaurant, aux allures de paquebot, a longtemps été une référence de l'hôtellerie au col de la Schlucht. Mais si au début du siècle dernier, son architecture moderne séduisait les touristes, aujourd'hui ce n'est plus le cas.
Inutilisé depuis 2015, le bâtiment à l'abandon et livré aux pilleurs n'avait plus d'avenir. En piteux état et très mal placé, les ouvertures donnent directement sur un axe routier très fréquenté, la décision a été prise par les élus régionaux de tout raser et de renaturer le site.
Une verrue dans le paysage
La région Grand Est a racheté le bâtiment avec pour objectif de redonner sa place à la verdure et d'en faire une zone naturelle. "Quand on monte au col de la Schlucht depuis le versant alsacien, c'est vraiment une verrue paysagère. Il n'avait plus sa place dans l'environnement", fait remarquer Denise Buhl, vice-présidente de la région Grand Est. Cerise sur le gâteau : il est prévu d'installer un belvédère offrant une vue imprenable sur les hauteurs vosgiennes.
L'opération, financée par les collectivités locales et à 70% par l'Etat, est évaluée à un million d'euros. "Il n'y avait d'autre choix que de démolir. Tout projet de réhabilitation s'est avéré impossible", souligne Denise Buhl. À la mi-juillet, des travaux préliminaires consistant à vider tout l'intérieur du bâtiment ont été engagés. Un long chantier, car des meubles jusqu'au placoplatre des cloisons, tous les déchets ont été triés pour un éventuel réemploi. Une phase minutieuse de désamiantage en confinement a suivi.
Un chantier difficile
Avec l'arrivée d'une pince hydraulique de 50 tonnes sur site, une étape décisive dans l'anéantissement du bâtiment a été franchie. L'engin doit s'attaquer à la structure, avec une contrainte : la falaise à laquelle est adossé le bâtiment. "Ça nous bloque dans nos libertés de mouvement. On ne peut pas tourner autour. On est obligés de tout faire depuis la partie haute et de descendre petit à petit et on ne sait pas comment va se comporter la roche derrière", explique Jean-Françaois Bald, le directeur des travaux. Cette incertitude va obliger les ouvriers à manœuvrer lentement et à tâtons.
Les travaux devraient se poursuivre jusqu'au 31 octobre. Pendant cette période, la route restera ouverte, mais la circulation se fera en alternance sur une seule voie.