Des étudiants demandent le renvoi de l'université d'un enseignant sanctionné pour harcèlement

La réintégration d'un enseignant de l'IUT de Mulhouse (Haut-Rhin) le mardi 22 octobre, après trois mois de suspension, est dénoncée par un syndicat étudiant. Il avait été sanctionné pour des faits de harcèlement remontant à 2022 envers deux étudiantes. Une pétition en ligne demande son renvoi.

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Son retour a jeté un froid dans les rangs étudiants de l'IUT de Mulhouse ce mardi 23 octobre. Un accueil pour le moins glacial attendait en effet l'enseignant réintégré après trois mois de suspension. Une sanction prononcée par la section disciplinaire de l'UHA (Université de Haute Alsace) pour des faits de harcèlement à l'encontre de deux étudiantes remontant à 2022.

L'interruption de ses fonctions ayant débuté le 18 juillet, l'enseignant était donc autorisé à reprendre du service au sein de l'établissement. Ce qu'il n'a pas manqué de faire. Sauf que certains ne l'entendent pas de cette oreille. Un syndicat étudiant mulhousien, la CSTE (Communauté solidaire des Terres de l’Est), dénonce son retour et demande le renvoi de l'enseignant associé, employé à mi-temps.

"Harceleur, on te voit"

Des citations attribuées à l'enseignant ont été collées sur les murs du bâtiment dès l'après-midi de son retour. Elles proviennent des mails envoyés par celui-ci aux deux étudiantes à partir de janvier 2022. "Je suis persuadé que vous allez prendre de la maturité dans les mois à venir...vous me direz si ça vous fait plaisir d’aller au zoo ensemble", ou "vous savez derrière le prof, il y a aussi un homme", ou encore “Je suis proche de plusieurs étudiants/étudiantes. Par exemple, [une autre étudiante], je l’adore, elle a un côté femme/enfant marrant comme tout”. 

Manon Denizot, la présidente de la CSTE, détient les screens de ces mails. Une centaine en tout. Ils vont se poursuivre plusieurs mois, sur le même ton, jusqu'à ce qu'en novembre 2022 les étudiantes victimes de ce harcèlement saisissent la cellule d'écoute de l'université. "Il proposait aussi des rendez-vous dans son bureau, ou de les raccompagner. Il a déposé une lettre non timbrée au domicile de l’une d’elles, qui commence par petite pucinette", raconte Manon Denizot. 

Une pétition demande le renvoi de l'enseignant

La sanction tombe deux ans plus tard, un délai pendant lequel le poids du harceleur pèse encore sur les épaules des victimes malgré l'arrêt des messages et des invitations déplacées, déplore Manon Denizot. "La légèreté de la sanction de seulement trois mois, découverte à la rentrée, génère de la frustration. Trois mois pendant les vacances d'été, en plus. C'est une façon de dire que ce n'est pas si grave".

Raison pour laquelle le syndicat étudiant mulhousien lance une pétition. Il y est demandé la révision en appel de la décision prise par la section disciplinaire, le renvoi de l'enseignant ainsi que la non-reconduction du vice-président Égalité diversité à son poste. En deux jours, la pétition a été signée par 417 personnes. 

Le président de l’UHA, Pierre-Alain Muller, est le seul habilité, avec le mis en cause, à déclencher une procédure d'appel. "Sauf que le délai est dépassé, le jugement ayant été rendu le 18 juillet. Il est donc impossible de faire appel de la décision", répond celui-ci. De plus, la section disciplinaire compétente à l'égard des enseignants, composés d'élus, rend ses jugements en toute indépendance, "je ne peux que constater la décision que l'université a appliquée, sans que j'ai mon mot à dire", souligne Pierre-Alain Muller. 

Pour répondre à la demande des étudiants mécontents de la sanction, le président de l'université fait une proposition concrète. Il s'agirait d'organiser une ou des séances de sensibilisation des membres élus de la section disciplinaire spécialement dédiée aux problèmes de violences sexuelles, sexistes ou de harcèlement.

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