Le STIS du Haut-Rhin (service territorial d'incendie et de secours) relaie une campagne de recrutement de pompiers volontaires lancée au niveau national par le ministère de l'Intérieur. Diffusé sur les réseaux sociaux, la campagne en appelle à l'engagement de citoyens venant de tous horizons.

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Les camions rouges font toujours autant rêver mais les casernes de pompiers ont de plus en plus de mal à trouver leurs effectifs. Dans le Haut-Rhin, le SDIS, devenu STIS (service territorial d'incendie et de secours) le 1er janvier 2021, en appelle à la fibre citoyenne de chacun. Une campagne de recrutement de sapeurs-pompiers volontaires, lancée par le ministère de l'Intérieur au niveau national, a débuté le 20 janvier dans le Haut-Rhin.

Franchir le premier pas

Devenir des "citoyens ordinaires qui vont faire des choses extraordinaires", c'est le message que lance le lieutenant-colonel Christophe Marchal, chef de groupement du développement du volontariat, à l'adresse des personnes encore indécises pour les inciter à franchir le pas. Un message diffusé sur les réseaux sociaux et les grands sites "grand public".

 

Pompiers volontaires, pompiers professionnels, même combat

Les quelque 5.280 pompiers volontaires engagés dans le Haut-Rhin sont formés comme les pompiers professionnels (410 en tout) et sont amenés à intervenir sur les mêmes missions. Les pompiers volontaires ont par contre des contraintes que n'ont pas les pompiers professionnels de par le métier qu'ils exercent en parallèle. Et ces contraintes pèsent de plus en plus fort. Pour cette raison, des conventions sont passées entre le STIS et les entreprises afin de permettre aux pompiers de quitter leur travail sans être sanctionnés. 

Elles sont 128 entreprises dans le Haut-Rhin à avoir ainsi signé cette convention. A Munster, Joss Raoul, emploie 17 salariés, dont 2 pompiers, dans son entreprise d'électricité: "C’est bien d’avoir des pompiers formés à la sécurité, dans les équipes. C'est un peu dérangeant parfois dans le fonctionnement de l’entreprise mais on arrive à le gérer. C’est un effort citoyen." En moyenne, cela représente 2 heures d'intervention par semaine, par personne, "avec maintien du salaire", tient à préciser l'entrepreneur.

"On peut commencer à tout âge"

Parmi les pompiers volontaires du Haut-Rhin, Justine Ancelet, 35 ans, animatrice QSE (qualité sécurité environnement) dans une société de levage, a bien voulu témoigner sur les raisons et les conditions de son engagement. "J’avais envie d’apporter mon soutien aux citoyens. Au début je ne savais pas sous quelle forme." La vocation lui est venue à l'âge de 25 ans :"On peut commencer à tout âge, j'ai une connaissance qui a commencé à 40 ansil faut juste avoir envie de donner et d’apporter quelque chose aux autres", précise Justine. Le centre de secours de Guebwiller, où Justine Ancelet effectue ses gardes, aux côtés des sapeurs-pompiers professionnels, dispose d'une soixantaine de pompiers volontaires. "C’est une deuxième famille. On vit des choses parfois difficiles, ça crée des liens." Des liens si forts qu'elle en a même été amenée à former une famille, une vraie, après avoir rencontré le père de son futur enfant, lui-même pompier professionnel, lors d'une mission de six mois à Thann. 

Plusieurs mois de formation

Jean-Marc Gissinger, directeur commercial, à 51 ans fait figure d'ancien parmi les pompiers volontaires. "Avant, c’était 'je te montre et tu fais', aujourd’hui c’est fini. C’est strict, clair, hiérarchisé, chacun sait faire les gestes qu’il faut faire que ce soit en incendie, en secourisme ou en opérations diverses." Les pompiers volontaires se seraient presque "professionnalisés" ces dernières années, à en croire Jean-Marc Gissinger. Ils n'ont, en tout cas, rien de pompiers amateurs: l'exercice de leur discipline s'appuie sur une solide formation. "Il faut plusieurs mois pour être formé, selon la disponibilité de chacun, pendant les vacances scolaires pour les jeunes ou pendant les congés pour les adultes", explique Jean-Marc Gissinger. 

A Berentzwiller, une petite commune de 300 habitants, où Jean-Marc Gissinger est affecté, le CPI (centre de première intervention) a besoin de sang neuf. "On est une dizaine de pompiers, pas mal d’anciens sont partis à la retraite, on essaie de recruter des jeunes", une situation que connait beaucoup de communes rurales où les jeunes recrues manquent à l'appel.

Les contacts

Pour s'engager en qualité de sapeur-pompier volontaire, il convient dans un premier temps de contacter le chef du centre de secours le plus proche de votre domicile (voir la carte interactive des centres de secours) ou de remplir le formulaire de renseignements de sapeur pompier volontaire, sur le site du STIS 68.

 

Le volontariat dans le Bas-Rhin

Les pompiers bas-rhinois du STIS 67 en quelques chiffres, pour l'année 2020 : 

  • 4.307 sapeurs-pompiers volontaires, 634 professionnels, 781 jeunes sapeurs-pompiers (12 à 18 ans) ;
  • 241 centres d'incendie et de secours, deux coprs communaux ; 
  • 1037 véhicules et engins ; 77.663 interventions ;
  • 349 conventions de sipobilités passées entre lSTIS 67 et employeurs, 744 sapeurs-pompiers volontaires conventionnés, dans le public comme dans le privé.

Environ 300 nouveaux sapeurs-pompiers volontaires sont engagés chaque année sur l’ensemble du Bas-Rhin. Ils suivent une formation adaptée avant d’être opérationnels et continuent de se former tout au long de leur engagement. 

Romane Pujol, lycéenne de 17 ans en terminale, est pompier volontaire depuis deux mois à Bischwiller. Avant cela elle a été jeune sapeur-pompier pendant quatre ans. Sa vocation lui est venue à la suite des attentats de 2015 quand la caserne de Bischwiller a proposé au grand public l’apprentissage des gestes de premiers secours, occasion qu’elle n’a pas loupée : "C’est à ce moment-là que j’ai vu que ça me plaisait d’aider les autres personnes et le fait que c’est un engagement citoyen." Au centre de secours de Bischwiller, les 40 pompiers volontaires se relaient pour faire leur tour de garde. Romane, avec son équipe, est amenée à faire des permanences toutes les trois semaines, de 19 heures à 7 heures du matin, du lundi au vendredi et toute la journée le samedi.

Romane est déjà allée au feu, un évènement qui l’a marquée : "Pour ma première intervention incendie, je suis allée sur un feu de toiture, j’étais en binôme d’attaque, le premier binôme qui devait éteindre le feu." Cette expérience et celles qu’elle a pu vivre par ailleurs l’ont confortée dans son choix : "Ça m’a permis de me dire que j’étais dans la bonne voie, que c’est ce que j’aime faire. C’est devenu une passion."

Une passion qui n'est pas réservée aux hommes, même si ce milieu peut paraitre très masculin : "On fait la même chose que les hommes, il ne faut pas avoir peur de s’engager. On part sur les mêmes missions, chacun avec nos affinités."

 

La branche française de l’entreprise Hoffmann, à Drusenheim, spécialisée dans la fabrication des outils de coupe, emploie 144 salariés dont deux pompiers volontaires. Une démarche qui se veut citoyenne de la part de cette entreprise, présente dans une quarantaine de pays et dont la maison mère est située à Munich.

Les deux pompiers volontaires, une femme trentenaire et un homme de 41 ans, tous les deux technico-commerciaux, en astreinte de 2e appel, bénéficient d’une convention leur permettant de suivre des formations sur leur temps de travail à raison de trois jours par an maximum. Une convention qui leur permet de quitter leur travail en cas de demande d’intervention. Ce qui a été le cas à deux reprise en 2020. De son côté l’entreprise dit bénéficier, avec ces deux pompiers volontaires, de la présence de personnes formées à la sécurité, capables d’intervenir en cas de sinistre et qui ont une connaissance des gestes de premiers secours. "C’est un plus pour l’entreprise", confie la responsable des ressources humaines.

L’entreprise est en train de travailler avec les pompiers du Bas-Rhin sur le développement du label employeur.

 

 

 

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