À Illzach, près de Mulhouse, 200 familles ont reçu un cadeau un peu particulier ce samedi 8 juin. C'était la cinquième édition de l'opération "j'adopte une poule" initiée par Mulhouse Alsace agglomération en 2018. Depuis, près de 2 000 poules ont ainsi trouvé un foyer d'adoption. Mais attention, les volontaires doivent montrer patte blanche.
À Illzach, près de Mulhouse (Haut-Rhin), 200 familles sélectionnées sur dossier se sont déplacées pour recevoir un cadeau un peu particulier, ce samedi 8 juin 2024.
Année après année, l'opération "adopte une poule" rencontre toujours le même succès. "On a plus de demandes que d'offre", reconnait Élodie Passat, directrice de la transition écologique et climatique à la M2A, Mulhouse Alsace agglomération. Pourtant, pour adopter une poule, il faut des gages, et notamment, posséder un jardin privatif suffisamment grand, car c'est bien connu, les poules, ces charmantes bêtes à plumes, aiment par-dessus tout se promener en liberté pour pouvoir gratter le sol en quête d'une limace à croquer.
Bien sûr, cela ne dispense pas la famille adoptive de les nourrir. Des repas, de préférence à heure fixe. En effet, selon le guide de l'adoptant, fourni par la M2A, "les poules sont des êtres sensibles, qui n’aiment pas le changement, car cela les stresse". Dont acte.
Très important également : un enclos couvert et fermé d'au moins 8 m², afin de les mettre à l'abri du vent, qu'elles détestent, ainsi que des prédateurs aériens ou terrestres. La menace peut venir de partout ! Un bénéficiaire venu chercher sa petite protégée le sait, "ce sera un animal de compagnie, et on va éviter de nourrir le renard", rigole-t-il. Il a donc prévu un endroit protégé pour qu'elle puisse dormir en toute quiétude.
Et enfin, les poules offertes par la M2A vont toujours par binôme, car elles ne supportent pas d'être seules. Elles ont besoin de communiquer avec leurs congénères, et aussi avec les humains. D'ailleurs, lorsqu'elles caquettent, elles signifient qu'elles sont heureuses de vous voir, aux dires des comportementalistes. Cette maman et sa fillette ont déjà trouvé des petits noms aux deux poules qui vont désormais rejoindre la famille. Elles s'appelleront Nugget et Rose.
Poule écologique
Au fil des ans, les poules sont devenues les superstars du développement durable. D'abord parce qu'elles sont gourmandes : elles sont capables d'ingurgiter 150 kg de déchets organiques en une année. C'est autant de moins dans les poubelles des ménages.
Ensuite, pour ceux qui ont un potager, elles seront un allié implacable contre les insectes, escargots, chenilles, limaces, dont elles ne feront qu'une bouchée. Problème réglé, sans aucun intrant chimique. De ce point de vue, elles apportent par ailleurs une autre contribution : leurs fientes, riches en azote, phosphore, potassium et calcium, font un très bon engrais naturel.
Poule pondeuse
Avoir des poules, c'est aussi, bien sûr, le bonheur d'aller ramasser des œufs frais presque chaque jour. En matière de circuit court, impossible de faire mieux. Du poulailler à l'assiette, il ne reste plus qu'à varier les recettes.
La race de poule offerte aux familles de l'agglomération mulhousienne est justement réputée pour être une excellente pondeuse. C'est la rousse fermière, rustique, robuste, et très sociable, qui pond en moyenne 250 œufs par an. À ce propos, Nugget et Rose suscitent beaucoup d'espoir auprès de leur famille adoptante. "On est de grands consommateurs", avoue la maman.
Évidemment, tout cela semble parfait en théorie. Mais dans les faits, il faut toutefois s'astreindre à quelques obligations, et notamment, le nettoyage régulier du poulailler, sans oublier les mangeoires. Pour ce père de famille, le choix d'adopter des poules relevait surtout d'un compromis avec ses enfants : "À la base, ils voulaient un chien ou un chat, raconte-t-il. Mais un chien, c'est trop contraignant. Un chat, il y en a déjà partout en liberté... Donc, les poules ont fait l'unanimité".
Des poules qui vont régner en maitre au jardin, sans aucun ennemi à l'horizon. Plus question désormais de prendre un chien, il pourrait se souvenir qu'il descend du loup. Ça serait fâcheux.