Moins de voiture, plus de vélo, à Mulhouse les habitants sont invités à donner leur avis

Développer les mobilités douces en ville en accordant plus de place au vélo et à la marche à pied, à Mulhouse la mairie affiche la volonté de le faire en concertation avec les habitants.

Mulhouse a pour ambition de se transformer. D'ici 2025 l'objectif, de la ville et son agglomération, est de rendre la ville plus apaisée grâce au développement des mobilités dites "douces", vélos, trottinette, marche à pied, tout en réduisant la place de la voiture. Le projet dans ses grandes lignes consiste à élargir le plateau piétonnier du centre historique et à développer les pistes cyclables dans l'agglomération sur une dizaine d'axes prinicipaux.

Mulhouse se transforme donc, oui mais en concertation avec ses habitants nous dit Cécile Sornin, adjoint au maire chargée de la démocratie participative : "Il faut faire évoluer la relation entre ville, citoyens et décideurs".

Recueillir l'avis des habitants 

"Avec ce projet de mobilité douce on a mis en place des journées sans voiture, l'idée étant d'apaiser la circulation et de voir comment les habitants se saisissent de ces nouvelles opportunités". Lors de ces journées les avis des usagers sont recueillis sur le terrain par l'intermédiaire d'ateliers animés par des agents de la ville. Les bilans de ces avis sont mis en ligne sur la plateforme Mulhouse c'est vous au fur et à mesure.

"Après cette phase de concertation on revient vers les habitants pour leur dire ce qui a été retenu", ajoute Cécile Sornin. La plateforme "Mulhouse c'est vous", lancée en 2015, permet aussi de recueillir les avis en direct par l'intermédiaire de questionnaires en ligne. "La participation des gens est importante : même si vous connaissez votre dossier vous vous dites 'ah oui, ça c'est peut-être une bonne idée'. Grâce aux habitants on creuse et on pense différemment. Il faut faire en sorte que l'habitant soit acteur".

Diminuer les craintes pour renforcer l'envie

"Il y a un accord de principe sur l'idée de se déplacer à vélo plutôt qu'en voiture en ville mais le passage à la réalité nécessite beaucoup de pédagogie". En centre-ville, si les commerçants peuvent se questionner à juste titre sur la façon dont les clients vont venir jusqu'à eux sans voiture, Cécile Sornin répond : "on va organiser la logistique du dernier kilomètre en livraison". Et aux clients dubitatifs, qu'il leur sera possible de garer leur voiture pas trop loin et d'accepter de marcher à pied.

"L'enjeu de ces journées sans voiture est de lever les freins et les peurs", explique l'élue chargée de la démocratie participative. "On bouscule beaucoup d'habitudes" mais globalement les avis seraient plutôt favorables.

Robert Soussan, commerçant en centre-ville depuis 1985, confirme. "il faut que ce soit fait en concertation et avec douceur. J'ai connu une époque où on rentrait au centre-ville, Place de la Réunion, avec sa voiture. Aujourd'hui on a un centre piétonnisé et c'est plus sympa. En tant qu'ancien commerçant de la place je vois ça d'un bon oeil, c'est une évolution positive".

Mais il y a une condition importante selon lui : "Pour que les gens apprécient de se rendre au centre-ville il leur faut la possibilité de se garer à proximité".  Quant aux personnes circulant à trottinettes, Robert Soussan ne décolère pas : "Ils se croient tout permis. Le flux grandissant de ces engins devient un problème".

Du bricolage

Du côté des usagers, à en croire l'association CADRes, active depuis plus de 40 ans à Mulhouse, la ville présenterait, sur les mobilités douces, un projet bâclé. "A Strasbourg, ils ont des projets de tramway, de transport collectif, pour étoffer l'offre, à Fribourg, en Allemagne, il y a une extension du tramway. A Bâle, en Suisse, on parle de projet à horizon 2030 avec des métros, à Mulhouse, rien. La ville fait de la pub pour la mobilité douce, mais ne prévoit rien pour les transports collectifs, on ne peut pas demander à tout le monde de se déplacer à vélo. C'est une ville où la voiture progresse tout le temps", résume en s'emportant Dominique Rosenfeld, le trésorier de l'association. 

"Il faudrait qu'ils commencent par y croire", poursuit-il en désignant les responsables du projet. Projet qu'il qualifie de bricolage, se limitant à de petits bouts dans certaines zones de l'agglomération. Un jugement sévère. A titre de comparaison, les déplacements à vélo dans Mulhouse représentent à peine 3% du flux global alors que dans des villes comme Strasbourg le chiffre se situe aux alentours de 16% et à plus de 40% à Amsterdam.

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