A Mulhouse, l'Institut de recherche en hématologie et transplantation (IRHT) a lancé sa 33e édition de Tulipes à cœur ce jeudi 10 mars. Durant trois jours, des bouquets de fleurs seront proposés dans plus de 200 points de vente, principalement dans le Haut-Rhin. Les bénéfices aideront à financer l'institut.
Après une version dégradée de l'opération en 2020 et une annulation en 2021 à cause de la crise sanitaire, l'édition 2022 des Tulipes à cœur peut enfin se tenir, à peu près normalement, du jeudi 10 au samedi 12 mars. L'IRHT, installé au sein de l'hôpital Hasenrain de Mulhouse, compte sur cette opération, menée depuis 35 ans, pour financer une partie de son fonctionnement.
Il était donc crucial, cette fois, de ne pas louper le coche : "Cette année est une reprise importante pour la recherche car cette opération permet de couvrir près d'un tiers du budget de fonctionnement de l'institut", explique, soulagée, la directrice de l'institut, Antoinette Scharkis.
Pour mener à bien la campagne 2022, les bénévoles sont au rendez-vous, malgré le désistement d'une partie d'entre eux. "Les plus âgés ont préféré faire l'impasse cette année à cause du covid-19 mais aujourd'hui les plannings sont bouclés", indique Antoinette Scharkis.
Des tulipes pour financer la recherche
Pour cette 33e édition, quelque 1.300 bénévoles vont donc assurer la vente de 39.000 bouquets de fleurs sur plus de 200 points, en majorité dans le Haut-Rhin, "et un peu dans le Territoire de Belfort, ainsi qu'à Montbéliard dans le Doubs", ajoute la directrice de l'institut.
On peut acheter son bouquet de tulipes, vendus 6 euros, dès ce jeudi 10 mars dans la plupart des grandes enseignes de supermarchés, dont Cora, Carrefour, Super U ou Leclerc. Et dans certains villages excentrés, notamment du Sundgau, dans le sud du département.
Il s'agit d'une tulipe française, produite dans la Sarthe, tient à préciser Antoinette Scharkis: "Notre producteur sarthois a eu un petit souci avec ses plans mais on a pu se procurer finalement nos bouquets de tulipes, une fleur emblématique de notre opération lancée il y a 35 ans par le professeur Philippe Henon".
Si tous les bouquets sont vendus d'ici le 12 mars, l'opération rapportera à l'institut, tous frais déduits, entre 130.000 et 140.000 euros. C'est à dire entre 25 et 30% de son budget annuel de fonctionnement. "On est une association loi de 1901, non subventionnée par l'Etat, on vit essentiellement de dons", souligne la directrice de l'IRHT.
A part les appels à projet, qui peuvent faire l'objet de subventions publiques, l'institut ne peut compter que sur la générosité de ses donateurs. D'où l'importance de l'opération Tulipes à cœur qui a permis de récolter, depuis sa première édition en 1990, 4.281.000 euros de bénéfices.
Des recherches à la pointe
L'institut a été fondé en 1987 par le professeur Philippe Henon, hématologue à l'hôpital de Mulhouse. Les recherches, depuis cette date, sont axées sur les cellules souches sanguines, les leucémies et autres formes de cancers hématologiques et plus récemment sur l’infarctus du myocarde.
Ces travaux ont notamment abouti à une thérapie cellulaire innovante, comme l'explique Antoinette Scharkis : "Une de nos chercheuses, il y a quelques années, a trouvé qu'en injectant des cellules souches au niveau d'un cœur lésé, par exemple un infarctus, celles-ci arrivaient à réparer l'organe sans avoir besoin d'opérer". L'institut mulhousien est un des rares laboratoires dans le monde à explorer cette piste en médecine régénératrice.
L'IRHT, composé de trois chercheurs et de trois techniciens de laboratoire, réfléchit à un développement pour pouvoir recruter. Mais, comme le précise sa directrice, "il faut des moyens en face". Et pour l'instant, l'opération Tulipes à cœur reste une des meilleures solutions d'y parvenir.