Le projet Impressions partagées, porté par la fondation Desperados, fait étape à Mulhouse jusqu’au 14 novembre. Quatre artistes sont mis en avant et sont invités à créer une œuvre originale imprimée à 50 exemplaires. Les sérigraphies sont offertes au grand public sur réservation.
Face à la situation de crise sanitaire qui frappe le milieu culturel, et en particulier celui de l’art urbain, la fondation Desperados développe cet automne "Impressions partagées": un projet mettant en lumière le street art, son ancrage local, ses acteurs et ses artistes émergents. Jusqu’au 14 novembre, elle met le focus sur la ville de Mulhouse, une des six étapes hebdomadaires, avec Marseille, Paris, Rennes, Orléans et Bordeaux.
La fondation a sélectionné, avec la collaboration des antennes locales de l’association Le M.U.R, quatre artistes dans chacune des ces six villes. 24 artistes, en tout, qui ont carte blanche pour créer une œuvre inédite, sérigraphiée à 50 exemplaires numérotés et signés. Chacune de ces sérigraphies est distribuée gratuitement au grand public, sur le site de la fondation, via un module de réservation en ligne. Les quatre artistes lauréat à Mulhouse sont : Nicolas Blind, Simon Morda-Cotel, Félix Wysocki Apaiz et Blondin91. Leurs oeuvres, dévoilées sur le compte Instagram de la fondation, sont disponibles à la réservation jusqu’au vendredi 13 novembre.
Nicolas Blind
"Autodidacte avant tout, j’ai néanmoins tenu à confronter ma technique à un regard professionnel en suivant un cursus design graphique à la HEAR (Haute École des Arts du Rhin)", Nicolas Blind navigue entre plusieurs styles, figuratif, avec une série de portraits de rappeurs en ce moment et plus abstrait. "Je m’autorise à mêler ces deux approches, cherchant toujours à abolir la frontière entre réflexion et instinct".Félix Wysocki Apaiz
L’artiste Félix Wysocki Apaiz s’est formé au travail de la gravure à la HEAR, un travail parfois très physique. "Il m’arrive de travailler à la fraiseuse pour avoir des noirs profonds" et tout en nuances quand il s’agit de traduire des gris plus subtils. Il travaille dans son atelier, chez lui à Strasbourg et à l’extérieur. Juste après le confinement, Félix Wysocki Apaiz a réalisé une fresque de 50 mètres de long sur 4 de large intitulée "Retour à l’anormal".Blondin91
L'artiste Blondin91 se dit influencé par la bande dessinée et l'illustration. "J'aime bien mettre plein d'animaux rigolos dans mes compositions", avoue le Mulhousien. Il tient par ailleurs une boutique de tatouage, rue de Bâle où il laisse libre cours à son imagination, influencée là aussi par tout un bestiaire débridé. Blondin91 a réalisé la fresque sur le MUR rue de Moselle à Mulhouse, visible jusqu'au 20 novembre.Simon Morda-Cotel
L’œuvre de Simon Morda-Cotel s’articule autour de questions de perception et d’espace. Egalement connu sous le nom de WOSE, c’est le graffiti qui l’amène vers la peinture. Après un master à la Haute Ecole des Arts du Rhin obtenu en 2016, il voyage et expose ses oeuvres à Shanghai, Berlin ou encore Barcelone. Son travail est avant tout visuel, mais il oscille entre différents médiums en s’adaptant toujours au lieu et à ses spécificités. WOSE s'intéresse à l’art minimal, les architectures modernes et l’esthétique des avant-gardes du XXe siècle.Les sérigraphies des quatre artistes sont imprimées à Mulhouse dans les ateliers du collectif ödl, "galaxie fluctuante d’individus qui ont, presque tous, le même positionnement hybride : les pieds dans la musique, la tête dans les arts plastiques (ou inversement)", selon leur propre définition.
Les artistes sont filmés par le réalisateur Arthur Vlog dans leurs ateliers ou en situation, reportage visible sur le compte Instagram de la fondation Desperados. Prochaine ville-étape après Mulhouse : Rennes, à partir du 16 novembre.