Le centre d'éducation de chiens guides de Cernay a récemment ouvert ses portes au public. L'occasion de sensibiliser au handicap visuel et au travail de formation des futurs chiens guide. Une formation coûteuse revenant, pour chacun des fidèles compagnons, à 25 000 euros.
Des exercices d'obéissances, des épreuves sportives des parcours d'obstacles, les chiens guides et leurs maîtres avaient un programme chargé, ce dimanche 29 septembre. Un programme déroulé lors d'une journée portes ouvertes organisée par le centre d'éducation de Cernay. Objectif : faire découvrir les coulisses du guidage et sensibiliser le public à la cause de l'association FFAC (fédération française des associations de chiens guides d'aveugles) en charge de leur formation.
Une vingtaine de chiens guides sont remis chaque année en moyenne dans la région Grand Est à leurs bénéficiaires, des personnes en situation de handicap visuel, aveugles ou malvoyantes. Une remise gratuite mais qui a un coût conséquent pour l'association dont les revenus dépendent quasiment exclusivement de dons.
Une formation à 25 000 euros
L'éducation d'un chien est estimée à 25 000 euros. Un coût justifié par une formation minutieuse, déroulée sur deux années et encadrées par des éducateurs professionnels salariés. "L'association assure tout le suivi de sa carrière jusqu'à sa retraite", explique Marion Meyer, la directrice de l’école des chiens guides de Cernay. Le chien reste la propriété de l’association pendant tout son parcours. Tous les soins et entretiens sont pris en charge par l’école."
Autant dire qu'une journée de découverte proposée au grand public n'a pas seulement vocation à en mettre plein les yeux. "Le but est aussi de convaincre les personnes de nous soutenir et d’avoir à la fois des donateurs et des bénévoles qui voudraient rejoindre l’aventure des chiens guides", souligne Marion Meyer.
Le parcours du compagnon
Ce jour-là, le public a pu découvrir Uno dans un parcours d'obstacles. Ce labrador d'un an et demi est entre les mains de son éducateur, Eric Pillet, depuis son arrivée au centre de Cernay. Comme tout chien destiné au guidage, son éducation a été précédée d'un accueil chez une famille bénévole, le temps de devenir un "bon chien de compagnie, tranquille, qui passe partout".
Après cette première phase d'un an, un an et demi, suit une formation de plusieurs mois dans l'un des centres de la FFAC. "On apprend petit à petit au futur chien guide que, quand il a le harnais, il y a des choses qu’il ne peut pas faire. On lui apprend de manière positive, soit par le jeu, soit par une récompense. Par exemple, face à un obstacle je vais lui expliquer que, là, on ne peut pas passer. Il faut soit le contourner, soit d’abord le marquer en s'asseyant pour pouvoir ensuite le franchir", explique Eric Pillet, éducateur au centre de Cernay.
Après l'obtention de son certificat, le chien guide est jugé apte à l'adoption par son futur maître. "On va chercher le bon profil du binôme. Il faut vraiment qu'ils soient compatibles en termes de tempérament et d'allure", souligne Eric Pillet. Uno trouvera son maître dans quelques mois. Pour Talma, une golden retriever de deux ans, c'est déjà fait. Elle a changé la vie de Françoise-Amélie Brun, passée de la canne blanche au chien guide. Avec Talma, celle-ci confie marcher beaucoup plus. "Maintenant je peux aller à la salle de sport, je peux aller chercher mon pain. Je me sens beaucoup plus autonome, même dans les transports en commun."
Avec une antenne à Cernay et une autre à Woippy, en Moselle, l'association gère toutes les demandes du Grand Est. Le délai d'attente pour devenir maître de chien guide peut aller d'un mois à plus d'un an, en fonction des dossiers.