Depuis le début du mois d'avril les vols de vélos électriques se sont multipliés à Bâle (Suisse). Les vélos sont ramenés de l'autre côté de la frontière, à Saint-Louis, et revendus en Alsace. Les policiers de Saint-Louis ont procédé à plusieurs interpellations, des mineurs pour la plupart.
Une filière de vols de vélos électriques, active depuis le début du mois d'avril, a été identifiée par les policiers du commissariat de Saint-Louis, dans le Haut-Rhin. Ce sont des mineurs impliqués pour la plupart, venant d'Alsace et opérant à Bâle. Ici côté suisse, à deux pas de la frontière, les vélos sont moins bien protégés qu'en France, les propriétaires victimes de vol étant assurés d'être mieux et plus vite remboursés. Ils deviennent par contre une proie facile pour les voleurs "et qui représente, pour ces jeunes, un moyen rapide de gagner de l'argent", relève le commandant Éric Dietemann. Un vélo électrique volé peut rapporter plusieurs centaines d'euros.
"Ces jeunes vont jusqu'à Bâle par le train ou le bus, de là, ils ramènent les vélos cadenassés à bord du bus ou en roulant avec jusqu'à Saint-Louis", explique le policier. A la gare de Saint-Louis, ils repartent vers leur destination d'origine par le train: Bartenheim, Mulhouse ou Strasbourg.
Un mode opératoire bien rôdé
Le phénomène n'est pas nouveau mais il a, selon le commandant Éric Dietemann, littéralement explosé depuis le week-end prolongé du 1er avril.
Comme cette nuit du 3 au 4 avril où deux hommes venant de Strasbourg ont été arrêtés puis placés en garde à vue. Ils avaient été repérés dans le bus Bâle/Mulhouse avec un vélo cadenassé. Libérés sur instruction du parquet, ils feront l'objet d'une enquête préliminaire.
Autre exemple, le 9 avril une patrouille constate la présence de deux personnes traversant la gare, chacun avec un vélo de provenance suisse, l'un d'eux avec une pince coupante. Lors du contrôle, les policiers relèvent qu'il s'agit de mineurs venant de Bartenheim. Ils ont été placés en garde à vue puis libérés en vue de poursuites ultérieures. Deux jours plus tard, ce sont deux individus marchant avec des vélos électriques qui prennent la fuite à la vue des policiers. L'un des deux, interpellé, a reconnu le vol opéré en Suisse. Le 12 avril, à minuit, un homme seul venant de Bartenheim pousse un vélo électrique volé. Il est arrêté à la gare de Saint-Louis. Le vélo venait bien de Suisse après vérification.
Jusqu'à 375.000 euros d'amende en cas de recel
Le commandant Éric Dietemann rappelle que le vol simple peut être puni de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. La peine d’emprisonnement peut monter jusqu'à cinq ans et l'amende jusqu'à 375.000 euros en cas de recel.
Les policiers affinent leur méthode de travail
Depuis le 12 avril, il n'y a pas eu d'autres interpellations, "mais ça ne veut pas dire qu'il y a moins de vols, on a simplement été occupés sur autre chose", précise Éric Dietemann. Entretemps des contacts ont été pris avec les autorités suisses pour une meilleure communication et pour gagner en efficacité face à la multiplication des vols. Les policiers sont amenés aussi à travailler sur les réseaux sociaux, notamment sur Leboncoin où les vélos sont susceptibles d'être revendus. "Quand les victimes trouvent leur vélo en vente sur Leboncoin, on les accompagne lors du rendez-vous pour interpeller le revendeur", explique Éric Dietemann.
Alors que les beaux jours s'annoncent, le commandant conseille pour ceux qui vont enfourcher leur bicyclette quelques consignes à suivre: investir dans un cadenas de qualité, accrocher son vélo à un arceau et éviter de le laisser dans un endroit isolé.