Ce mardi 25 juin 2019, les élus de la ville de Langres, en Haute-Marne, ont cosigné un courrier à l’attention du directeur général de l’Agence Régionale de Santé Grand Est, pour protester contre la possible suppression de la permanence des soins de nuit du centre hospitalier langrois.
Fermer la permanence des soins de nuit au centre hospitalier de Langres courant 2019 n’est pas une solution d’après la maire de la ville Sophie Delong. L’élue a vite réagi suite aux conclusions de l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est, dans lesquelles l’organisme indique que "l’activité de permanence en nuit profonde n’était pas suffisante" et ne serait donc pas rentable au vu des dépenses qu’elle engendrerait.
Courrier des élus de Langres by France3 Champagne-Ardenne on Scribd
Mais d’après la maire de Langres, ce raisonnement serait un mauvais calcul."Je pense que cela économiserait quelques dizaines de milliers d’euros et ce n’est rien face à ce que perd l’hôpital public par exemple. Il vaudrait mieux s’atteler à trouver des solutions de ce côté-là avant de vouloir fermer un service, qui certes fonctionne doucement, mais fonctionne avec des personnels compétents."
Le recrutement des médecins menacé?
Ce que la maire de Langres ainsi que la présidente de la communauté de commune et le président du PETR du pays de Langres redoutent à terme, c’est la baisse d’attractivité du centre hospitalier. "Nous avons déjà du mal à recruter de nouveaux médecins, si nous continuons de fermer des services alors plus personne ne voudra travailler dans le pôle santé que nous sommes en train de mettre en place. Ce serait contre-productif."Les élus craignent également une fuite des patients. Et pour cause, Sophie Delong s’appuie sur un exemple précis, celui de la maternité de Langres fermée suite à un rapport de 2016 qui indiquait que le service n’était pas assez sécurisé.
Une fuite de la patientèle langroise vers Dijon
Environ 300 accouchements avaient lieu à Langres avant la fermeture de la maternité, et contrairement à ce que beaucoup avaient imaginé, le transfert de patientèle ne s’est pas fait naturellement vers Chaumont, mais vers Dijon. "Plus de 80 % des accouchements langrois se font désormais à Dijon, on approche même les 85 %, c’est problématique au maintien des services de santé au Sud Haute-Marne. Je ne m’étais pas opposée à la fermeture de la maternité, car il s’agissait de raisons de sécurité. Cette fois, rien ne justifie cette fermeture de service de nuit si ce n’est quelques petites économies", explique la maire de Langres.Avant de préciser: "Je ne suis pas fermée à la discussion, peut-être dans quelque temps, nous pourrons rediscuter de cette fermeture potentielle du service de nuit. Mais pour le moment, nous essayons de créer un rapprochement des hôpitaux privés et publics en Sud Haute-Marne pour créer un dynamisme et assurer un service de santé aux administrés entre Saint-Dizier et Dijon."Il faut un service de santé à disposition des administrés entre Saint-Dizier et Dijon.
-Sophie Delong, maire de Langres (Sans étiquette)-
"Nous travaillons étroitement avec Chaumont et Bourbonne-les-Bains. Et ce n’est pas forcément évident, il faut laisser le temps aux esprits de s’adapter au travail en collaboration et cette fermeture ne le permettrait pas." La décision rendue par l’ARS n’est pas définitive, Langres espèrent donc pouvoir ouvrir la discussion avec l’organisme.