TEMOIGNAGES. Pouvoir d'achat : "bientôt, on devra aller faire les poubelles"

Achat en gros, marque du magasin, restriction sur la viande ou les fruits et légumes, avec l'inflation, les Français ont été contraints de changer leurs habitudes de consommation depuis quelques semaines. Témoignages à Chaumont, en Haute-Marne.

Il suffit de se balader dans les rayons de ce supermarché à Chaumont (Haute-Marne) et de regarder les paniers et caddies des clients. À quelques achats exceptionnels près, beaucoup se ressemblent. On y trouve peu de viande, quelques fruits et légumes, beaucoup en conserves, et beaucoup de pâtes et de riz. Les produits laitiers et surtout les yaourts sont de la marque du magasin et les produits d'hygiène, de la marque premier prix. Sauf certains lots de marques en promotion.

A la sortie de la grande surface, Maeva, 25 ans, vient de faire ses courses pour sa mère et elle. Les deux femmes vivent ensemble pour pouvoir diviser les charges par deux. Et c'est la même chose avec les courses hebdomadaires.



"On divise par deux, là, c’est très compliqué en plus je viens de perdre mon emploi, ma maman est malade donc on fait les courses ensemble et on divise par deux l’addition en faisant très attention à ce qu’on achète !", confie la jeune Haut-Marnaise.

"On se restreint notamment sur la viande, car ça a beaucoup augmenté. On fait comme on peut, on privilégie certaines choses par rapport à d’autres. Maintenant, on sort avec un caddie de 100 euros, mais il est nettement moins plein qu’avant. Les prix ont beaucoup augmenté. Et malheureusement, je pense que ce n’est pas terminé."

Même discours chez Nadine 59 ans et Daniel, 63 ans. Le couple de retraités ne fait plus ses courses comme avant et parle même de "catastrophe" concernant la hausse des prix.

Bientôt, on devra aller faire les poubelles !

Nadine, jeune retraitée

"Là, j’ai acheté du lard. Il y a trois quatre mois, on le payait entre 7 et 8 euros, là, j’en ai pour 14,16 euros. Il y a une vraie augmentation. Si ça continue, plus personne ne pourra faire ses courses. On est obligés de se restreindre désormais quand on les fait. Vous regardez le prix des fruits, de la viande, c'est hallucinant. Bientôt, on devra aller faire les poubelles. On est en retraite, et c’est dur !" s'emporte Nadine.


"Quand je peux, j’achète les produits de la marque du magasin, je prends aussi des plus gros volumes, car c’est moins cher. Maintenant, on calcule tout !"

Les explications sur leurs achats ne sont pas très différentes du côté de Marie-Claire 76 ans et Geneviève, 72 ans. Les deux amies font régulièrement les courses ensemble.

Et toutes les deux prennent les mêmes précautions lors de leurs achats hebdomadaires. "On mange moins. On prend la marque du magasin, pas le premier prix non plus, car elle n’est pas bonne, mais on n’achète plus les marques. On fait attention aux prix. On a ressenti un impact sur notre budget de façon générale. On achète beaucoup moins de viande par exemple. On fait quand même les courses, car il faut bien manger !"

Tous espèrent donc une décrue rapide mais les prévisions ne vont pas de ce sens. En juin, la Banque centrale européenne annonçait attendre une inflation de 6,8% en moyenne en 2022 dans la zone euro, contre 5,1% prévu en mars.

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