Un millier de personnes mobilisées pour sauver l'offre de soins de proximité de leur hôpital

Ce samedi 12 février, près d’un millier de manifestants ont dénoncé un démantèlement des services de soins proposés par l’hôpital de Langres au profit d’un déménagement sur le site de Chaumont. Nombreux sont les manifestants à craindre une désertification de l’offre médical du sud Haute-Marne.

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"Nous sommes déjà dans une zone d’extrême ruralité qui souffre du manque de médecins généralistes de ville. L’année dernière trois d’entre eux sont partis à la retraite sans être remplacés, allongeant les délais jusqu’à plusieurs semaines d’attentes. Et souvent, l’hôpital est le dernier rempart." C’est le constat fait par Mathieu Thiébaut, président d’Avenir Santé Sud Haute-Marne et partagé par les autres usagers de la santé regroupés dans ce collectif.

C’est pour alerter sur le futur transfert de services de santé qu’un rassemblement était organisé à Langres à l’appel du collectif Santé Egalité qui regroupe des médecins libéraux hospitaliers publics et privés, des paramédicaux, des usagers de la santé et des élus du pays de Langres.

"Nous craignons que le pôle de santé langrois ne devienne une coquille vide au profit de Chaumont"

Depuis décembre dernier, les discussions s’opèrent pour réaménager l’offre de soins entre trois hôpitaux de la Haute-Marne qui sont gérés par la même direction: ceux de Chaumont, de Bourbonne-les-Bains et de Langres. Les syndicats regrettent un choix de la direction en faveur du site de Chaumont, ville préfecture, pour créer un regroupement des services au grand dam des deux autres hôpitaux du département. Mathieu Thiébaut poursuit. "Nous assistons actuellement à un découpage des services avec par exemple une volonté de basculer toute la chirurgie du site de Langres à Chaumont. Nous craignons que le pôle de santé langrois ne devienne une coquille vide au profit d’une grosse structure à Chaumont."

Parmi les services visés dans les concertations actuellement en cours avec la direction : le service de biologie et d’autres services annexes comme la pharmacie et la logistique.

Inquiet pour la prise en charge des patients

Créé en 1997, le pôle de santé langrois répond aux besoins des habitants au cœur de ce milieu rural de 50.000 habitants. L’offre de soins est actuellement mutualisée entre clinique privée, hôpital public et médecine de ville.

Pour Christophe Vautrin, représentant CFDT du personnel de l’hôpital, le réaménagement des services est une rupture inacceptable de l’offre de soins. "Sur Langres, les urgences seront réduites à une ouverture physique en journée et une fermeture la nuit. Il n’y aura plus de lits en médecine pour hospitaliser les patients envoyés à l’hôpital. Les gens des lieux les plus excentrés du département vont se retrouver à devoir faire jusqu’à 50 minutes de route en plus pour accéder à un hôpital."

Parmi les points d’inquiétude, l’attractivité du territoire qui pourrait s’écrouler avec la diminution de l’activité à l’hôpital de Langres. Un constat qu’Anne Cardinal, maire de la ville de Langres avait déjà fait avec la fermeture de la maternité il y a quelques années et qu’elle redoute aujourd’hui avec les nouveaux démantèlements. "L’hôpital est le premier employeur de la ville il faut imaginer l’impact que ça pourrait représenter sur l’attractivité de la ville et le développement du territoire. Si nous n’avons plus d’hôpital ce sera la mort non seulement de la ville mais de l’ensemble du territoire, voire de la Haute Marne."

Professionnels de santé et habitants ont donc décidé de se mobiliser pour tenter d’inverser les décisions. Leur crédo : sauver le pôle langrois et proposer une offre de santé totale et pour tous dans le sud Haute-Marne. Ils espèrent se faire entendre avant la prochaine réunion avec l’Agence régionale de santé et la direction prévue le 15 février 2022.

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