Le national 2CV de Saint-Dizier accueille 2500 voitures jusqu’au 29 mai 2022. Parmi elles, Cocotte pilotée par Clément et Maximilien Hohler originaires d’Hazebrouck dans le nord de la France.

Elle est visible de loin de par sa couleur orangée, son drapeau chinois accroché au toit, mais surtout son capot décoré d’un paon et d’ornements multicolores pakistanais, au milieu des autres véhicules du National 2CV de Saint-Dizier. Cocotte, la 2 CV de 1971 des frères Hohler a vu du pays, et même du continent, puisqu’elle a traversé le Cap Nord, la Russie, l’Asie et une partie de l’Europe. Soit un total de 61 244 km au compteur à travers 28 pays. 

C’est au Pakistan, qu’il a fallu qu’elle attende ses propriétaires après le 29 avril 2020, quand l’épidémie de Covid-19 a débuté et qu’ils ont dû être rapatriés.



Maximilien, 26 ans et Clément Hohler, 28 ans, ont toujours rêvé d’aventure, et c’est quand l’ainé des deux a rencontré Cocotte, la 2CV, que l’idée du rodéo en voiture à travers le monde leur est venue. "Nous voulions partir ensemble et vivre une aventure. Clément venait d’avoir ses 25 ans, on a décidé de se lancer le défi de partir en Mongolie. Une fois là-bas, on s’est demandé si on allait continuer ou repartir et finalement, on a poursuivi notre voyage en passant par la Chine, le Laos, Thaïlande, puis le Pakistan."

"On a passé des points de contrôle grâce à elle"

Parmi toutes les voitures mythiques, le Nordiste a choisi le deudeuche pour sa simplicité. "Dans notre famille, personne n’avait de 2CV, nous n’avions jamais connu ça. Au moment d’acheter la voiture, j’ai ouvert le capot, et j’ai vu qu’il y avait tout : le démarreur, le carburateur et le moteur. Il n’y a que ça, c’est bon, c’est tout ce dont on a besoin. C’est accessible, c’est de la vraie mécanique et ce n’était pas très cher."



Une simplicité technique proportionnelle à l’aura de la petite voiture. Fabriquée à plus de 5 millions d'exemplaires entre 1948 et 1990 et huitième voiture française la plus vendue de l'histoire, la deudeuche fait encore et toujours fondre les amoureux de belles carrosseries. 
"Ce que l’on a découvert durant notre voyage, c’est le regard des gens sur la 2 CV. Déjà au moment de la rénover, il y avait énormément de personnes qui sont venues m’aider pour la refaire. Et puis dès les premiers tours de roues, il y a eu les appels de phares, les coucous, les sourires qui se dessinaient. Et pendant le voyage, on a passé énormément de bons moments et des points de contrôle grâce à elle. Par exemple, à la frontière entre la Chine et le Laos, nous n’avions plus de pare-brise. Normalement, nous n'aurions pas dû passer la frontière. Mais le côté atypique de la voiture nous a permis de poursuivre le voyage sans problème."

Les gens venaient beaucoup nous voir une fois sur place pour nous demander comment c’était possible de voyager avec une voiture aussi petite, aussi fine jusque chez eux !

Maximilien Hohler

"Les gens venaient beaucoup nous voir une fois sur place pour nous demander comment c’était possible de voyager avec une voiture aussi petite, aussi fine jusque chez eux. Ils sont plus l’habitude de voir des 4X4, des camions assez biens aménagés. Là, la question était : « qu’est ce qu’ils font les deux Français avec une 2CV? » ", explique Maximilien.

Les deux frères avaient pour seul "hôtel" une tente avec leurs nécessaires de camping. Le voyage se voulait le plus simple possible. Ce qui a permis aux deux frères de nouer de vrais liens avec la population sur place, qui n’a pas hésité à leur donner des coups de main lorsqu’il y avait des pannes.

Lorsque l’on ouvre le capot, on trouve un moteur de moto chinoise rafistolé, Cocotte démarre aux câbles, les clés sont devenues décoratives et certains morceaux de carrosseries tiennent avec du fil de fer.

"Il y a eu des réparations à faire, mais le moteur tourne toujours, elle démarre toujours. Elle est hyper solide. Le souci se situe au niveau des suspensions et de la direction qui sont mal en point à cause des débris que nous avons pris en Mongolie. Mais tout se réparait sur place. Aujourd’hui, elle est un peu amochée, mais ce sont les stigmates de l’aventure", explique Clément Hohler.

"La famille 2CV nous conseillait énormément"

"La durée des réparations était variable, surtout qu’on ne connaissait pas la mécanique quand on est partie donc on partageait nos déboires sur Internet et la famille 2CV nous conseillait énormément. C’est grâce à elle qu’on a réussi à comprendre les pannes et qu’on a commencé à entretenir la voiture comme il le fallait. On est partis à trois avec Cocotte. Donc il fallait la comprendre. Et chaque jour où on était arrêtés, on prenait du retard donc il fallait qu’on se débrouille. On n’ avait pas le choix ! Mais le côté basique de la voiture a rendu les réparations plus simples peu importe le pays où nous étions à ce moment-là !"



Après plusieurs années de voyage dans le monde, Cocotte a regagné Saint-Dizier en quelques semaines depuis le Pakistan : "La boucle est bouclée !"  Puisque c'est à Saint-Dizier que les deux frères étaient venus chercher des sponsors avant leur grande aventure en 2019. Prochaine étape pour la 2CV le mariage de Clément, avant une remise à neuf de l’engin pour la rendre apte à passer le contrôle technique. Pour le moment, aucun autre rodéo mondial n’est prévu au programme pour elle. 

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