Pollution. Le masque jetable intact après un an et demi sous la terre, preuve à l'appui

Une classe de collège de Saint-Dizier en Haute-Marne a fait l'expérience d'enfouir une vingtaine d'objets du quotidien pendant un an et demi. Le verdict est sans appel.

L'idée est venue en 2021, à Laurent Bastien, professeur d'histoire-géographie au collège Anne Frank à Saint-Dizier. Avec quatre de ses élèves de quatrième, ils ont décidé d'enfouir une vingtaine d'objets du quotidien : masque en tissu, masque jetable, journal, fromage sous-vide. Le but ? Observer la détérioration des objets après un an et demi sous terre.

Ce jeudi 5 mai 2022, les quatre mêmes élèves, leur professeur et un archéologue ont donc fouillé la fosse qu'ils avaient remplie l'année précédente dans la cours du collège. 

"Nous avons constaté qu'il ne restait plus que les élastiques du masque en tissu, alors que le masque jetable est intact ou presque. Bien sûr, il y a de la terre dessus, il a été enfoui pendant 18 mois, mais je pourrais presque le remettre tel quel. Le bleu de la partie extérieure n'est même pas décoloré," explique le professeur.



Parmi les autres objets enfouis : une bouteille d'eau avec un message laissé par un élève à l'intérieur, un journal entre autres. Sans surprise, la bouteille et son contenu sont intacts, mais le journal fait de papier recyclé a été détruit en majorité par le temps.

Des fouilles comme des professionnels

"Nous avons appliqué les vraies méthodes des archéologues. Cela fait 15 ans que nous donnons des cours en partenariat avec l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) aux collégiens. Ils adorent ça. Ils ont donc fait les choses dans les règles avec des boussoles et des truelles pour déterrer les objets, même s'ils savaient où ils étaient contrairement à de vrais archéologues", détaille Laurent Bastien.

Avant de poursuivre : "Pour cette fouille particulière, j'étais accompagné de Raphaël Durost, un archéologue qui a encadré les élèves comme pour de vraies fouilles. Nous avons constaté que les objets avaient bougé pour certains légèrement, pour d'autres, bien plus. Peut-être à cause du mouvement naturel de la terre ou de ses petits habitants. Mais ce qui nous a davantage surpris, c'est véritablement l'état du masque jetable !"

Yassine, 13 ans a d'ailleurs affirmé suite à cette découverte : "Je vais dire à ma famille que les masques jetables, c'est bien à la poubelle et pas n'importe où !"

Une recommandation répétée par les autorités depuis le début de la pandémie de Covid-19. "Je pense qu'il faudrait des dizaines et des dizaines d'années avant qu'un masque jetable se détériore dans la nature. D'autant plus que celui-ci était enfoui sous terre où les insectes et bactéries font leurs œuvres, alors imaginez ceux laissés à l'abandon en pleine rue..." conclut le professeur.

Dans un spot vidéo, le ministère de la Transition écologique rappelle qu’un masque usagé, doit être jeté dans un sac poubelle dédié et fermé. Ce dernier devra être conservé pendant 24 heures avant d’être mis dans le bac à ordures ménagères.

Cette expérience relève de l'archéologie contemporaine. Dans quelques semaines, les élèves du collège Anne Franck de Saint-Dizier se confronteront à un vrai chantier mérovingien, où normalement aucun masque jetable ne devrait être trouvé sous terre. 

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