C'est l'un des chars les plus emblématiques de la Première Guerre Mondiale. Engagé pour la première fois en mai 1918, le Renault, modèle FT, est considéré comme le premier blindé moderne de l'histoire. Cet engin a gagné en quelques mois le surnom de « char de la victoire ».
Les premiers chars français sont conçus comme des forteresses roulantes. Armés de canon de 75 et de mitrailleuses, le Schneider et le Saint-Chamond sont des mastodontes à la puissance très relative. Avec une vitesse effective de 2 km/h, ils sont une cible facile à atteindre par l'artillerie. Leur poids et leur morphologie sont leur principale faiblesse : une tranchée élargie suffit à les immobiliser. Leur premier engagement en avril 1917 tourne au désastre.
BDIC Fonds Valois - Pathé Gaumont - BNF Gallica
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©France 3
C'est dans les ateliers Renault que naît un char révolutionnaire. Avant-guerre, la société a mis au point des voitures légères qui ont remporté des victoires face à des véhicules plus puissants mais plus lourds. Ce faible rapport entre poids et puissance est appliqué à un prototype de blindé. Plus petit, et plus mobile, le FT peut avancer à 8 km/h. Cela en fait un véhicule idéal pour accompagner la progression de l’infanterie. Sa tourelle mobile lui permet de tirer tous azimuts soit avec un canon, soit avec une mitrailleuse.
Produits en série, les chars Renault sont déployés massivement sur le champ de bataille à partir de l’été 1918. Ils accompagnent les grandes offensives françaises et américaines et entrent dans la légende en étant considérés comme l’un des instruments de la victoire finale. Cette renommée perdurera : le char Renault sera utilisé dans d’autres conflits, en Russie, en Chine, en Syrie… et en France, lors des combats du printemps 1940.