Un an après avoir été élu "village préféré des Français", Hunspach se prépare pour la saison d'été. En 2020, le village de 600 habitants a accueilli 4 fois plus de visiteurs que d'ordinaire.
Le petit village de Hunspach, dans le nord de l'Alsace, se distingue par ses maisons blanches à colombages. Une spécificité qui a conquis le coeur des Français, au point de désigner Hunspach comme leur village préféré, l'an dernier. Une soirée marquante pour tous les habitants. "C'est une fierté ! On vit ça qu'une fois dans sa vie", raconte Sébastien Merck, enthousiaste. "On a toujours connu une certaine fréquentation touristique", estime Patrick Sommer. "Mais là, on avait encore plus de touristes, et quand j'en ressentais l'envie, je me posais dans le jardin et discutais avec eux".
En effet, dès le lendemain de l'élection du village préféré des Français, les touristes se pressaient déjà dans les rues de Hunspach. Un afflux auquel la commune a dû s'adapter. Le village ne compte qu'un seul restaurant ne pouvant pas réceptionner autant de monde. Alors la dizaine d'associations du village s'est mobilisée. "Chaque association tenait un stand sur la place de la mairie et fournissait les touristes en tartes flambées, dégustation de bières et de vins..." relate Bertrand Wahl, le maire de Hunspach.
D'ordinaire, le village compte 10.000 visiteurs chaque année. Ce chiffre a quadruplé en 2020 en atteignant les 40.000 visiteurs. Un dynamisme qui a boosté l'activité des commerces de Hunspach, mais pas leur chiffre d'affaires. "Tout le monde s'attendait à ce qu'on l'augmente considérablement, mais plus il y avait de touristes, moins les villageois venaient se fournir dans notre boulangerie", explique Elvire Fischer, gérante de la boulangerie Fischer. "Ils ne voulaient pas attendre, face à une longue file d'attente, et en plus de ça, il y a eu le Covid... beaucoup de facteurs ont joué en ce sens", estime-t-elle.
Le restaurant Au Cerf dresse le même constat. "L'activité a été décuplée durant l'été, c'était la folie. Elle nous a permis de stabiliser notre chiffre d'affaires, malgré les mois de fermeture liés à la crise sanitaire", explique Doris Jaeger, gérante du restaurant. Une demande accrue qui a lui a même fait peur. "Je ne savais pas si on allait gérer ou si on allait être débordés. Et honnêtement, on ne faisait plus que servir, servir, servir... On n'avait plus le temps de discuter avec nos clients comme d'habitude, et j'ai trouvé ça dommage", confie-t-elle.
Tous expliquent que le tourisme a littéralement explosé l'été dernier, puis que le rythme a ralenti jusqu'à arriver au degré zéro en raison des restrictions sanitaires, l'automne dernier. Sylvie Heiby, gérante de gîtes et de chambres d'hôtes, confirme : "les touristes étaient absents de fin novembre à mi-mai. On a aussi remarqué qu'il y avait beaucoup plus de réservations à la dernière minute". Ces visiteurs venaient principalement du Grand Est. A présent, la saison démarre doucement mais sûrement. "On a 60% de réservations pour cet été, c'est bon signe, celui d'un bel été qui se profile !" , conclut-elle.