L'Ecomusée d'Alsace va rouvrir le 1er juillet avec plein de nouveautés

Fermé depuis le confinement, l'Ecomusée d'Alsace à Ungersheim rouvrira le 1er juillet. Cette période de fermeture si particulière a été l'occasion de modifier certaines choses en profondeur. Les visiteurs peuvent donc s'attendre à pas mal de nouveautés et de surprises. Petit avant-goût.
 

Depuis mi-mars, le directeur de l'Ecomusée d'Alsace, Denis Leroy, vivait confiné  dans l'enceinte du site avec sa famille. Cette expérience inédite lui a permis de porter un nouveau regard sur le lieu, et de repérer de nombreuses choses à revoir ou à transformer. Dès le déconfinement, le retour des salariés et des bénévoles a permis de lancer plusieurs chantiers en parallèle. D'autant plus que cette période sans visiteurs était aussi l'occasion de concrétiser enfin d'autres projets d'envergure, prévus de longue date.   

Des maisons ont fait peau neuve

L'entrée des visiteurs a été totalement modifiée, les volets des maisons et les barrières ont été repeints, et les tables de pique-nique repassées à l'huile de lin. Mais l'essentiel des transformations se situe bien ailleurs…

Quatre maisons ont fait totalement peau neuve… et d'autres seront également relookées dans les années qui viennent. En effet, la plupart des intérieurs n'avaient pas bougé depuis l'ouverture de l'Ecomusée en 1984. Or, le musée possède encore beaucoup de meubles, stockés dans les réserves et jamais exposés jusque-là. Le temps était donc venu de les ressortir. "On avait envie de valoriser les meubles de nos collections, et d'offrir aux visiteurs des intérieurs éclatants – car on en a aussi profité pour refaire les peintures et les parquets" précise Marie-Blandine Ernst, la conservatrice. "On veut faire découvrir les intérieurs comme si leurs habitants venaient de partir." En effet, montrer aux visiteurs des intérieurs dépoussiérés et remis à neuf leur permettra de ressentir la véritable atmosphère d'un village de la fin du 19e ou du début du 20e siècle, bien mieux que ne le ferait un décor muséal terne et vieillot.

On avait envie d'offrir à nos visiteurs des intérieurs éclatants.

Marie-Blandine Ernst, conservatrice

Exemple, la "maison de Rumersheim", qui dégage désormais l'ambiance d'une demeure bourgeoise, avec ses somptueuses boiseries fraîchement repeintes, son mobilier ciré et sa belle vaisselle. Même les rideaux nouvellement installés sont parfaitement adaptés. D'authentiques rideaux anciens, que Brigitte Levallois, la couturière, a trouvés dans les réserves, après une longue quête : "Il y en avait un à un endroit, et l'autre à l'autre bout du village", raconte-t-elle. "C'est une paire assortie, en bon état, dans le style, impeccable (…) et aux bonnes dimensions. Un vrai miracle, je suis contente de les avoir retrouvés." Et pour couper les tringles à la bonne longueur, c'est Sam, le forgeron de l'Ecomusée, qui a été mis à contribution.

A l'extérieur aussi, les bénévoles s'affairent un peu partout. Un manège pour enfants a été déplacé sur la "place des artisans". "En le démontant, on a découvert que certaines pièces de bois étaient pourries", raconte Alain Koenig, le coordinateur des bénévoles. "On les a remplacées et on a tout repeint." Dans le jardinet devant la maison "Sternenberg", Jean-Marie Dubel, un autre bénévole, arrache les dernières mauvaises herbes et plante des bégonias. Début mai, pour lui, il était plus que temps que le confinement s'arrête, afin qu'il puisse revenir : "Depuis six ans, avec ma femme, on s'occupe de ce jardin et d'un autre, près de l'école" précise-t-il. "Le moment venu, la nature n'attend pas. Mais on le fait avec joie."

La création d'un jardin médicinal

Un peu plus loin, un potager a fait place à un grand jardin médicinal, réalisé par l'équipe des espaces verts de l'Ecomusée secondée par les services de la ville d'Illkirch, d'où provient la maison attenante. "Par ce jardin, on veut montrer comment les gens soignaient autrefois tous les types de maux" explique Michel Barowsky, responsable technique et directeur adjoint de l'Ecomusée.

Ici, l'idée n'était  pas de reconstituer à l'identique un jardin à l'ancienne, mais de créer une véritable "bibliothèque" de la phytothérapie, en faisant pousser côte à côte tous types de plantes médicinales, classées par catégories thérapeutiques : pour la digestion,  contre les refroidissements, les rhumatismes, les problèmes circulatoires ou pulmonaires, les douleurs, etc. 

On voudrait que les visiteurs apprennent comment on peut se soigner autrement.

Michel Barowsky, responsable technique

"Autrefois, les gens allaient chercher ces plantes en montagne, en forêt et dans les prés" précise Michel Barowsky. Un jardin aussi grand, uniquement consacré aux plantes médicinales, ça n'existait pas." Par cette initiative, loin d'une simple reconstitution, l'Ecomusée endosse un rôle éminemment pédagogique et social. "On voudrait que les visiteurs apprennent comment on peut se soigner autrement" explique Michel Barowsky. "Après cette crise (…) il est indispensable qu'on retrouve des choses simples." La mission du musée n'est donc pas de plonger les visiteurs dans un passé nostalgique, mais de les aider à redécouvrir les us et les connaissances d'antan, afin qu'ils puissent s'en inspirer dans leur quotidien. Par la suite, en complément de ce jardin, la "maison d'Illkirch" devrait accueillir une exposition permanente sur la pharmacopée traditionnelle.

Un sentier pour découvrir un campement de 1914-18

A l'écart des maisons, près du sentier nature, sous les arbres, d'autres bénévoles aménagent un sentier qui permet de découvrir les restes d'une authentique base arrière de la Première guerre mondiale. "Sur notre site séjournaient trois régiments de soldats allemands" raconte François Kiesler, administrateur bénévole, féru de nature et d'histoire. C'était une base arrière pour les réservistes qui, ensuite, montaient se battre sur le Vieil Armand (la montagne du Hartmannswillerkopf)."

L'histoire et le site sont connus depuis longtemps, mais les ruines des bâtiments – principalement des dalles de béton – avaient disparu sous les ronces et les buissons. Dans des archives, en Allemagne, les bénévoles ont pu retrouver des plans et des photos d'époque, qui leur ont permis de repérer les restes in situ. L'ensemble était constitué de trois quartiers, comprenant chacun un poste de garde, une cuisine, un cantonnement des officiers, un autre pour les soldats, un puits et des écuries. 

Avec le temps, la végétation a poussé. Nous créons simplement un sentier de découverte, sans trop dégager, pour préserver le côté mystérieux.

François Kiesler, administrateur bénévole

Les bénévoles ne font pas de fouilles archéologiques. L'objectif est simplement de dégager la végétation afin que les restes des anciens bâtiments redeviennent visibles. François Kiesler sert de guide : "Au milieu, il y avait le puits, et des deux côtés, les écuries. Et là devant, voyez, cette zone plus élevée, c'est par là que les chevaux sortaient." Et à une centaine de mètres : "Ça c'était la cuisine (…) Là, il y a l'escalier, les deux entrées… (…) et les restes des deux fours." Pour aider les visiteurs à mieux se replonger dans l'ambiance d'alors, des photos seront exposées sur des panneaux.

Un pass solidaire pour aider l'Ecomusée

Même si cette fermeture prolongée a offert à l'Ecomusée de se renouveler comme jamais, elle a aussi provoqué, comme dans de nombreuses autres structures, d'importants problèmes financiers. Les pertes sont de l'ordre de 6 à 8.000 euros par jour fermé supplémentaire, et il n'y a plus de réserve de trésorerie. Pour lui venir en aide, l'Ecomusée propose un Pass Tribu Solidaire – à acheter en ligne, et seulement jusqu'au 30 juin, veille de la réouverture. Valable jusqu'en novembre 2021  pour un tarif unique de 145 euros, il offre un accès illimité à son porteur, qui peut à chaque fois emmener gratuitement avec lui jusqu'à 4 accompagnateurs, et avoir un accès privilégié à certains événements.

 

 

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