Alors que les théâtres et lieux culturels sont fermés, le cabaret de la Choucrouterie, à Strasbourg, a repris ses répétitions début janvier. La traditionnelle revue satirique a été repoussée plusieurs fois depuis novembre. Elle est programmée en février, mais de nombreuses incertitudes perdurent.
"Nous nous préparons, et dès que tout rouvrira, nous serons prêts à bondir sur scène". Roger Siffer, directeur emblématique du cabaret satirique de la Choucrouterie, à Strasbourg, veut garder espoir. La revue annuelle, baptisée "Grien hinter de Ohre - En vert et contre tousse", aurait dû démarrer en novembre, mais le deuxième confinement a eu raison d'elle. Une nouvelle date de démarrage est fixée au 11 février, mais rien n'est moins sûr. Malgré tout, les comédiens se préparent à jouer dès que possible. Depuis début janvier, la troupe répète sketches et chansons chaque après-midi, en version alsacienne et version française. "Un bébé dont il fallait absolument accoucher", nous confie Jean-Pierre Schlagg, membre historique de la troupe.
Les cabarettistes espèrent pouvoir bientôt se produire devant des salles combles, ou même à moitié remplies, comme à l'automne dernier, lors du festival FAK. A l'époque, les mesures sanitaires avaient contraint le théâtre à limiter les entrées. "Mais au moins, on pourrait jouer", ce qui serait le plus important pour le comédien Guy Riss.
Des tests toutes les semaines
Pour pouvoir ouvrir dès que possible, dans de bonnes conditions, la quinzaine de membres de la troupe (comédiens, metteuse en scène, techniciens, chorégraphe) effectue un test PCR chaque semaine. Les espaces communs sont désinfectés chaque semaine, et les cabarettistes sont priés de s'appliquer du gel hydroalcoolique sur les mains entre les sketches. "La manière de travailler est différente", concède Céline d'Aboukir, la metteuse en scène. "Il manque l'énergie vitale du comédien, qu'il développe à l'approche de la première". Toutefois, les comédiens tiennent à peaufiner la revue, tous heureux de se retrouver malgré le port du masque qui ne facilite pas le jeu sur scène.
Bénédicte, nouvelle recrue
Comme chaque année, la Chouc' compte de nouveaux venus. Cette fois-ci, il s'agit de Bénédicte Keck, jeune chargée de mission au sein de l'OLCA (Office pour la Langue et la Culture d'Alsace). Le public pourra la découvrir notamment dans l'interprétation d'une chanson écrite par ses soins sur la nouvelle municipalité écologiste de Strasbourg. Roger Siffer le promet, "la revue est particulièrement bonne. Nous avons eu plus de temps pour l'écrire!"