En Alsace, avoir 18 ans peut prendre une tournure un peu particulière. A Roeschwoog, la majorité est l'occasion de revêtir l'habit traditionnel du conscrit et de faire la fête jusqu'à plus soif. Un rite de passage plébiscité par des générations entières d'habitants.

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On les reconnaît à leur tenue : chemise rouge à carreaux, pantalon blanc et chapeau tricolore orné d'un pompon. Les conscrits - les jeunes qui fêtent leurs 18 ans - mènent la danse durant le messti. Les garçons portent également un tablier brodé. Une tradition qui remonte au 18ème siècle, lorsque les garçons devaient se présenter à l'armée. "Les inscriptions sur le tablier font référence à la conscription telle qu'elle a existé. A 18 ans, les garçons devaient se rendre au conseil de révision au chef-lieu du canton. Mais c'est seulement à l'âge de 20 ans qu'ils étaient appelés sous les drapeaux", explique Michel Lorentz, maire de Roeschwoog.


A Roeschwoog, 2.300 habitants, les festivités durent trois jours. Trois jours de pure folie dans le village. "Mon grand-père était conscrit, puis mon père, et à présent, c'est à mon tour. C'est une tradition dans le village. Pour moi, chacun devrait le faire, c'est à vivre une fois dans sa vie !", déclare Julien Springer. Pour Michel Lorentz, "c'est un rite pour marquer le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Une tradition qui a perduré." Pour cela, les conscrits déambulent dans le village, sur un char décoré, afin de récolter des fonds. "Aujourd'hui, les filles boivent autant que les garçons, parfois même plus, c'est aussi pour ça qu'elles participent !" s'amuse le maire.


Le premier soir du messti, les conscrits mais aussi pré et post-conscrits, sont conviés à une messe spécialement célébrée pour eux. Ensuite, tous se retrouvent par classe d'âge dans les restaurants du village. Certains se retrouvent depuis plus de 40 ans, chaque année, au messti. "C'est notre lieu de rendez-vous", témoigne Armand Hiebel, de la classe 1956. "Nous sommes malheureusement moins nombreux qu'à une certaine époque. Ce soir, nous sommes 24", poursuit-il. Yannick Strub, de la classe 1978, apprécie "l'ambiance. Cette soirée est sacrée ! C'est la seule fois de l'année où se retrouve tous au complet", dit-il d'un air enthousiaste. "C'est l'occasion de tous se revoir", confirme Alicia Klinger. Le repas ne marque que le début de la soirée. Ensuite, toutes les classes d'âge se mélangent pour faire la fête. C'est aussi pour cela que le messti de Roeschwoog est connu dans toute la région.
 

 

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