Depuis quelques mois, la Vallée de Munster ressemble parfois aux Champs Elysées. Crise sanitaire, besoin de grand air et de déconnexion, nos montagnes séduisent. A la veille des vacances nous y avons fait un tour avec une halte à l'auberge pour partager le quotidien rythmé des fermiers.

Les Vosges ont toujours connu un franc succès mais depuis le premier déconfinement, au printemps 2020, nos sommets attirent encore beaucoup plus de touristes. Des promeneurs désireux de quitter les quatre murs de leur chez-soi pour chercher le grand air. Une nouvelle sorte de touristes face auxquels professionnels du tourisme et aubergistes ont dû s'adapter.

"On a été surpris. Lors du confinement, on ne savait pas vraiment où on allait. Du coup, lorsque les gens ont pu ressortir, on a été submergés. Il a fallu trouver des solutions pour satisfaire tout le monde. Les citadins étaient demandeurs de bon air. Les fermiers, ici, voulaient leur tranquilité. La situation n'était pas simple" raconte Michèle Schwebel, responsable d'accueil de l'office de tourisme de la Vallée de Munster.

Pour contenter tout le monde tout en reprécisant qu'il est important et nécessaire de respecter l'environnement, l'office de tourisme a été obligé de rappeler les bons gestes et la bonne conduite en montagne. "Tout le monde est le bienvenu" poursuit Michèle Schwebel, il s'agit simplement de ne pas prendre les Vosges pour une poubelle.

Des touristes qui font le bonheur des aubergistes

Une fois ces quelques règles répétées, on peut passer à l'aspect positif de cet afflux : l'économie. Malgré les confinements, les fermes auberges ont tenu le coup. Vente à emporter durant les mois de fermeture et grosse affluence depuis la réouverture, elles séduisent énormément. A la Wassmatt, la famille Resch travaille sans relâche pour accueillir les randonneurs habituels mais aussi ces Alsaciens venus découvrir la Vallée de Munster. "Avant, ils prenaient l'avion pour aller à la mer, mais depuis l'année dernière ils viennent ici et nous les accueillons avec plaisir" nous confie Gabriel Resch qui élève avec son épouse et son fils des cochons et des vaches pour en vendre la viande sur la carte de leur ferme auberge.

Au menu chez eux : nouilles  et tourte "maison", chochons de la ferme, fromage élaboré avec les 160 litres le lait quotidien et tartes de saison. "Notre fils, David, a un CAP de boucher-charcutier. Grâce à cet apprentissage, il sait préparer beaucoup de choses. Lard, jambon cru, presskopf... Mais cela ne suffit pas. On ne peut pas tout produire seuls, nous faisons aussi appel à un petit producteur de Soultzbach" précise Sandra Resch derrière ses fourneaux où elle est secondée par sa nièce, Fanny.

Avec l'affluence, attention à l'origine des produits

La Wassmatt tente donc de produire le plus de produits possibles pour respecter l'esprit des fermes auberges. Une pratique parfois abandonnée par certains aubergistes qui proposent des produits venant de bien plus loin pour réussir à satisfaire tous les estomacs. "Nous dégustons uniquement les produits de la ferme. Après tout, on appelle cela des fermes auberges. Donc normalement - et j'insiste sur le normalement car très souvent ce n'est pas le cas - on devrait essentiellement y manger des produits de la ferme" affirme Fred Muller, randonneur régulier et gastronome qui a élaboré, avec son ami Claude, un site internet répertoriant les 70 fermes auberges d'Alsace en précisant l'origine des produits vendus. Si vous comptez prendre l'air sur les hauteurs et vous arrêter dans l'un de ces lieux, vous serez donc avertis. Et si vous optez plutôt pour un pique-nique, pensez à emmener vos déchets. La montagne sera d'autant plus belle.

 

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