Après la découverte d'un nouveau virus de grippe aviaire dans des pays européens voisins, la France prend toutes les précautions en cette mi-novembre 2016 pour protéger ses producteurs de volailles et notamment sa filière foie gras à l'approche des fêtes de fin d'année.
Le risque de grippe aviaire a été réévalué de "négligeable" à "élevé" dans certaines régions de France, notamment la Lorraine dans le Grand-Est, après la découverte en Suisse et en Allemagne notamment de cas d'influenza aviaire "hautement pathogène", liée au virus de souche H5N8, selon un arrêté publié jeudi 17 novembre 2016 au journal officiel.La crainte des autorités françaises? Que des oiseaux sauvages migrateurs porteurs du virus ne l'importent dans les estuaires du littoral et autres côtes et lacs où ils font halte. D'où des mesures de confinement pour les élevages de volailles
situées dans des zones humides, notamment au niveau de leur nourriture et abreuvoirs. Comme par exemple autour de l'Etang de Lindre en Moselle.
Comme chaque année, le péril économique est d'autant plus redouté que les grandes migrations battent leur plein juste avant les fêtes, période cruciale pour les éleveurs de volailles de prestige et autres producteurs de foie gras.
Ces derniers sortent à peine d'un grand traumatisme: fin novembre 2015, la réapparition, pour la première fois depuis 2007 d'un cas de H5N1, autre souche du virus de la grippe aviaire, dans un élevage de Dordogne, avait sonné le glas pour tous les canards du Sud-Ouest.
Obligés d'abattre leurs animaux et d'interrompre leur activité pendant plusieurs semaines, les industriels et les éleveurs ont dû faire l'impasse sur un quart de leur production en 2016 et subi 270 millions d'euros de pertes pour un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros.
"Le relèvement du niveau de risque vise surtout à alerter l'ensemble des acteurs, de manière à ce que l'ensemble des mesures de précaution puissent être prises",
a expliqué à l'AFP le ministère de l'Agriculture.
Les éleveurs "sont à fleur de peau", reconnaît Christophe Barrailh, président du Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras (Cifog).
Il veut rassurer les consommateurs: "le foie gras sera au rendez-vous de la saison festive".
"Le foie gras qui va être proposé aux consommateurs français est déjà transformé".
La véritable crainte des producteurs : ne pas pouvoir reprendre l'exportation vers les pays tiers (c'est-à-dire situés en dehors de l'UE) à partir de décembre, comme ils l'espéraient initialement.
La liste des communes lorraines concernées par le confinement est à consulter en cliquant ici.