Tous les salariés du secteur du transport routier sont appelés à la mobilisation lundi 27 juin. Ils réclament des hausses de salaires dans le transport routier. Des barrages filtrants sont organisés. Au rond-point de Betaigne plus de 80 manifestants bloquent l'accès à la zone d'activité de Moncel-les-Lunéville (Meurthe-et-Moselle). "Franchement on a l’impression d’être oublié et laissé-pour-compte. Tout qui augmente sauf les salaires"
Des barrages filtrants avec distribution de tracts sont organisés lundi 27 juin 2022 à l'entrée de plusieurs zones industrielles à l'appel des syndicats de routiers. Ils réclament des revalorisations salariales. "L'ensemble de la branche est smicardisée, ça ne peut pas continuer", estime le syndicat FO sur Franceinfo. Des barrages qui occasionnent des ralentissements à Moncel-les-Lunéville (Meurthe-et-Moselle).
Les fins de mois deviennent trop difficiles avec le gasoil qui dépasse les deux euros. Et il n’y a rien qui est fait. Pendant la période Covid on a quand même été là. On a beaucoup aidé et ça n’a pas été reconnu à sa juste valeur.
Mehdi Bouchareb, chauffeur-routier
Ainsi, au rond-point de Betaigne, plus de 80 chauffeurs routiers bloquent la zone d'activité de Mondon.
Mehdi Bouchareb est chauffeur routier depuis 2005. Il raconte : "Mon salaire est de 1900 euros brut par mois, ça veut dire que 1600 net avec l’inflation qu’il y a en ce moment ça devient très difficile pour les fins de mois. On commence à se battre parce que les fins de mois deviennent trop difficiles avec le gasoil qui dépasse les deux euros. Et il n’y a rien qui est fait. Pendant la période Covid on a quand même été là. On a beaucoup aidé et ça n’a pas été reconnu à sa juste valeur. C’est difficile. Franchement on a l’impression d’être oublié et laissé-pour-compte. Tout qui augmente sauf les salaires".
Les grévistes distribuent des tracts aux automobilistes, critiquant la "politique de l'autruche" en matière de salaire des "patrons du transport et du gouvernement", en dépit des "hausses successives dues à une inflation galopante et exponentielle. Une forte pénurie de salariés et le pouvoir d'achat qui fond comme neige au soleil".
Ouverture des négociations salariales
Amélie Blaise est secrétaire régional CFDT-Transports. Elle est arrivée très tôt ici au rond-point de Moncel-les-Lunéville. "On a eu beaucoup de mal à revaloriser certaines grilles en début d’année et aujourd’hui avec l’inflation, les augmentations sont déjà rattrapé et dans certains secteurs on a même rien négocié. La logistique 3 % de plus c’est inadmissible. On a même des coefficients qui sont au-dessus du Smic. Aujourd’hui on réclame la réouverture des négociations sur l’ensemble des secteurs. On a l’impression d’être laissé de côté en ce moment".
Fabien Michaud, délégué CGT-Transports explique à l'AFP : "La plupart des minimas des branches conventionnelles sont en dessous du Smic. En plus il n'y a pas de volonté du patronat d'augmenter les salaires car plus ils donnent des salaires proches du Smic, plus ils ont des exonérations".
La forte pénurie de salariés et le pouvoir d'achat qui fond comme neige au soleil sont la conséquence des hausses successives dues à une inflation galopante et exponentielle
Fabien Michaud, délégué CGT-Transports
Les syndicats demandent la réouverture immédiate des négociations salariales après celles d'octobre qui avaient débouché sur une revalorisation des grilles de 6%. "L'objectif de cette journée "est de se compter" dans la perspective d'une rentrée potentiellement agitée", selon Fabien Michaud. "On s'est fixé septembre pour un mouvement significatif si on n'a pas d'écho favorable du gouvernement et du patronat".
En fin de matinée, à 11h00, les routiers avaient pour objectif d'installer le même dispositif devant l'entrepôt Amazon près de Metz (Moselle).
L'ensemble des professionnels du transport routier, qui comprend les routiers mais aussi les chauffeurs de car, les ambulanciers ou les transporteurs de fond, sont appelés à la grève par une intersyndicale (CGT, la CFDT, FO, la CFTC et la CFE-CGC).